L’annonce que Santé en Français ne recevra plus de financement a causé un véritable choc parmi les francophones du Manitoba. La Société de la francophonie manitobaine (SFM) demande au ministre de la Francophonie, Glen Simard, d’intervenir pour assurer la survie de cet organisme, qui est crucial pour les soins de santé en français.
Le président par intérim de la SFM, Derrek Bentley, s’est dit très surpris par cette décision. « C’est choquant parce que la décision a été prise sans consulter la communauté », a-t-il expliqué. Santé en Français, qui travaille pour garantir des soins de santé en français, va perdre le financement du ministère de la Santé d’ici 2027. Ces fonds seront plutôt redirigés vers un autre organisme appelé Soins communs, qui gère les services de santé dans la province.
Cette nouvelle a laissé un goût amer chez de nombreux membres de la communauté. Depuis plus de vingt ans, Santé en Français joue un rôle important pour s’assurer que les Manitobains francophones ont accès aux soins dans leur langue. Derrek Bentley reconnaît qu’il peut y avoir des raisons pour centraliser le financement des soins de santé, mais il critique la manière dont cela a été fait, sans consultation. « Comment faire en sorte que Santé en Français continue à fonctionner ? Peut-être grâce à l’aide du ministère de la Francophonie », espère-t-il, en appelant Glen Simard à agir.
Pour calmer les inquiétudes, le ministre Glen Simard a déclaré que Santé en Français restait un partenaire important pour le gouvernement. Il a mentionné la possibilité d’une nouvelle entente entre Soins communs et Santé en Français, mais n’a pas donné de détails précis. Le ministre a affirmé que l’objectif était de garantir une stabilité financière pour les soins de santé destinés aux francophones, même si le financement allait changer de forme.
Le directeur général de Santé en Français, Jérémie Roberge, a parlé de chercher des financements par projet pour compenser la perte du financement régulier. Cependant, cela inquiète certains membres de la communauté. Hubert Gauthier, l’ancien président de la Société Santé en Français, doute que ce modèle soit efficace. « C’est typique des gouvernements : ils enlèvent le financement régulier et forcent les organismes à trouver des financements ponctuels. Cela met en péril la survie des organisations », a-t-il dit.
La perte du financement régulier pourrait rendre plus difficile la mission de Santé en Français de fournir des services de qualité. Pour beaucoup, cela est préoccupant, car cela affaiblit la continuité des soins de santé en français. Les organismes communautaires risquent de devoir consacrer plus de temps et d’énergie à trouver des financements, au détriment des services qu’ils fournissent.
Derrière cette crise, c’est l’accès aux services en français qui est menacé. Les membres de la communauté doivent se mobiliser pour défendre les services de santé en français. La SFM a déjà lancé un appel à la mobilisation, espérant que la voix des francophones sera entendue et que des solutions durables seront trouvées. Pour beaucoup, c’est une question d’égalité des droits et de reconnaissance de la diversité linguistique au Manitoba.