Dans la nuit du mercredi 28 février à Ndjamena, Yaya Dillo, un farouche opposant au régime en place, a été tué lors d’un raid d’une violence inouïe mené par les forces de l’ordre. Armés jusqu’aux dents, ceux-ci ont investi le siège de son parti, le Parti socialiste sans frontière (PSF), marquant un tournant brutal dans la crise politique que traverse le Tchad.
Cette opération militaire n’est pas survenue par hasard. Yaya Dillo, cousin du président Mahamat Idriss Déby, était depuis longtemps perçu comme une menace pour le pouvoir actuel, cherchant à consolider son emprise malgré les contestations internes. La mort de Dillo, entourée de mystère et rapidement propagée par les réseaux sociaux, souligne les tensions au sein du clan au pouvoir et met en lumière les méthodes extrêmes employées pour éliminer les voix dissidentes.
Le Tchad est depuis des décennies le théâtre de luttes de pouvoir et de divisions internes. Yaya Dillo, ancien rebelle devenu une figure emblématique de l’opposition, symbolisait la résistance contre le régime de Mahamat Idriss Déby, successeur de son père Idriss Déby Itno. Les événements récents s’inscrivent dans une longue histoire de conflits et de répressions politiques, exacerbant les fractures au sein de la société tchadienne.
La disparition brutale de Yaya Dillo laisse présager une période de grande instabilité au Tchad. Le régime, déjà fragilisé par des contestations internes et des divisions au sein du clan au pouvoir, pourrait voir sa légitimité davantage remise en question. Les réactions internationales, encore timides, seront cruciales dans les jours à venir pour déterminer l’avenir politique du pays. La communauté internationale et les acteurs régionaux auront un rôle à jouer pour prévenir une escalade de la violence et favoriser un dialogue national.