Malgré la défaite des Indiana Pacers en finale NBA face au Thunder d’Oklahoma City (103-91), le Camerounais Pascal Siakam sort grandi de cette campagne. L’ailier de 31 ans, passé par Toronto et sacré champion en 2019, a été l’un des piliers d’une équipe d’Indiana que peu voyaient atteindre ce stade de la compétition. Sa performance régulière, son leadership discret et son sens du collectif ont consolidé sa réputation comme l’un des joueurs les plus fiables de la ligue.
Transféré chez les Pacers en janvier 2024, Siakam a rapidement trouvé sa place au sein d’un effectif jeune et ambitieux. Avec une moyenne de 16,6 points par match en finale, il a porté son équipe face à un adversaire redoutable. Élu meilleur joueur de la finale de conférence Est contre New York, il s’est affirmé comme un leader autant sur le terrain que dans le vestiaire. L’ancien Raptor a ainsi prouvé qu’il pouvait assumer les grandes responsabilités dans les moments cruciaux.
Né à Yaoundé, élevé à Douala, Pascal Siakam n’était pas prédestiné à une carrière de basketteur. Il découvre ce sport sur le tard, vers 17 ans, après avoir envisagé une vocation religieuse. Passé par le camp Basketball Without Borders en 2012, c’est le manager nigérian Masai Ujiri qui lui ouvre les portes de la NBA. En 2016, il est drafté en 27e position par Toronto. Depuis, il a gravi les échelons sans bruit mais avec rigueur, à l’image de son parcours atypique et inspirant.
Malgré la déception d’une deuxième finale perdue, l’avenir semble prometteur pour Siakam. Sa complémentarité avec les jeunes talents d’Indiana, notamment Tyrese Haliburton, laisse entrevoir un avenir compétitif pour la franchise. En fin de contrat en 2026, le Camerounais pourrait être au centre de nombreuses spéculations sur son avenir. Mais une chose est sûre : sa valeur sur le marché NBA est désormais incontestable.
Luc Mbah a Moute, ancien international camerounais, le décrit comme « une force tranquille », capable de répondre présent dans les moments clés. Moins médiatisé que certains de ses coéquipiers, Siakam n’en reste pas moins respecté par ses pairs. Son impact ne se mesure pas uniquement en statistiques, mais aussi dans l’équilibre et l’intelligence de jeu qu’il apporte à son équipe. Pour James Wade, ancien adjoint aux Raptors, il s’agit d’un joueur qui « rend un collectif meilleur », une qualité rare et précieuse.
Pascal Siakam incarne un exemple de détermination pour toute une génération. Originaire de New Bell, un quartier populaire de Douala, il a suivi une voie différente de celle tracée par les stars du football local. Malgré un départ tardif et peu de certitudes à ses débuts, il a su s’imposer dans la ligue la plus exigeante du monde. À défaut de porter le maillot des Lions indomptables, il fait rayonner le Cameroun dans les arènes nord-américaines, à sa manière, avec humilité et détermination.