Le parquet national financier (PNF) a requis un procès en correctionnelle pour l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, et 12 autres personnes. Les accusations portent sur des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. L’infraction d’association de malfaiteurs suggère que Nicolas Sarkozy a laissé ses proches collaborateurs, ses soutiens politiques et des intermédiaires agir afin d’obtenir ou tenter d’obtenir des soutiens financiers en vue du financement de sa campagne électorale. Des accusations que Nicolas Sarkozy conteste fermement. Parmi les autres personnes visées par le réquisitoire figurent trois anciens ministres de l’ex-président ainsi que des hommes d’affaires franco-libanais et franco-algérien soupçonnés d’avoir servi d’intermédiaires.
Les juges d’instruction en charge du dossier devront désormais ordonner ou non la tenue du procès et, le cas échéant, quelles charges retenir. Le PNF demande que Nicolas Sarkozy soit jugé pour corruption passive, association de malfaiteurs, financement illégal de campagne électorale et recel de détournement de fonds publics libyens. Le montant des fonds libyens suspectés d’avoir été versés pour la campagne présidentielle de 2007 est estimé à plusieurs millions d’euros.
En 2013, le PNF avait ouvert une enquête après des accusations de responsables libyens et de Ziad Takieddine, ainsi que la publication par le site Mediapart d’un document censé prouver que la campagne avait bénéficié de fonds libyens. Cette affaire n’est pas la seule qui menace l’ancien président, qui connaîtra la semaine prochaine la décision de la Cour d’appel dans le dossier des “écoutes” qui lui a valu une condamnation en première instance à trois ans de prison, dont un ferme, pour corruption et trafic d’influence.