Le président français Emmanuel Macron a nommé François Bayrou Premier ministre ce vendredi, au terme de consultations prolongées visant à désigner un successeur à Michel Barnier, renversé par un vote de défiance des députés la semaine dernière. Cette nomination intervient dans un contexte politique tendu, marqué par l’absence de majorité parlementaire stable.
Figure emblématique du centre et président du MoDem, François Bayrou est également un allié de longue date d’Emmanuel Macron. Sa mission s’annonce délicate : il devra constituer un gouvernement capable de résister à d’éventuelles motions de censure tout en obtenant l’approbation d’un budget pour 2025, un enjeu crucial pour éviter l’asphyxie institutionnelle.
Le départ de Michel Barnier a révélé la fragilité de l’équilibre politique au sein de l’Assemblée nationale, où aucun bloc ne dispose d’une majorité absolue. Depuis les élections législatives, l’exécutif navigue à vue, multipliant les compromis pour faire adopter ses réformes. Dans ce cadre, François Bayrou apparaît comme une figure rassembleuse, bien qu’il soit confronté à un climat de défiance généralisée.
La priorité immédiate du nouveau Premier ministre sera de débloquer le budget 2025. Ce texte, attendu depuis plusieurs semaines, conditionne de nombreux investissements stratégiques. Par ailleurs, François Bayrou devra s’atteler à la reconquête de la confiance des parlementaires pour garantir une certaine stabilité institutionnelle jusqu’à la fin du quinquennat.
En choisissant François Bayrou, Emmanuel Macron joue une carte audacieuse. Le chef de l’État mise sur l’expérience et l’habileté politique de son allié pour surmonter l’impasse actuelle. Toutefois, cette nomination pourrait ne pas suffire à apaiser les tensions dans une Assemblée nationale profondément divisée.
Si certains saluent la nomination de François Bayrou comme un signal d’ouverture et de pragmatisme, d’autres critiquent ce choix, y voyant une manœuvre politique pour gagner du temps face à une situation parlementaire explosive. Les prochaines semaines seront décisives pour juger de la capacité du nouveau Premier ministre à relever ces défis.