Les candidats à l’élection présidentielle gabonaise du 12 avril 2025 sont désormais tous officiellement enregistrés. Au total, 23 postulants ont soumis leur dossier au ministère de l’Intérieur avant la date limite fixée à ce samedi 18h, heure locale. Parmi eux se trouvent des figures bien connues de la scène politique, notamment le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, qui a été le premier à se présenter ce matin.
Brice Clotaire Oligui Nguema, accompagné de son épouse et d’une foule de partisans, a ouvert le bal des dépôts. Pour se conformer au code électoral gabonais, ce dernier a dû se mettre en disponibilité de l’armée, une procédure validée par le ministère de la Défense. Le chef de la transition brigue ainsi la présidence sous la bannière de son nouveau mouvement, le Mouvement des bâtisseurs. Autre candidat notable, l’ex-Premier ministre Alain Claude Bilie By Nze a aussi enregistré sa candidature, annonçant qu’il s’exprimera davantage la semaine prochaine. À leurs côtés, des figures de la société civile comme Jean Remy Yama, ancien détenu politique sous le régime d’Ali Bongo, et Pierre Claver Maganga Moussavou, déjà candidat à plusieurs reprises, ont également décidé de se lancer dans la course.
Ces candidatures interviennent dans un contexte politique particulier, celui d’une transition qui a débuté après le renversement du président Ali Bongo en août 2023. Depuis lors, le pays vit sous le gouvernement de transition dirigé par Oligui Nguema. Ce dernier, en tant que chef de l’armée, a assuré qu’il se présenterait sans être lié aux anciens partis politiques. Ce climat de transition a perturbé le paysage politique et a provoqué des tensions, notamment avec l’opposition qui conteste l’absence d’Albert Ondo Ossa, un autre candidat de poids. De plus, la candidature de Maganga Moussavou, malgré son âge avancé, met en lumière les contradictions de la Constitution qui limite l’âge des candidats.
L’élection présidentielle gabonaise du 12 avril 2025 s’annonce cruciale pour l’avenir du pays. Ce scrutin pourrait déterminer la direction politique future du Gabon après plusieurs années sous le régime Bongo, marquées par des accusations de corruption et de manque de transparence. Les candidats devront convaincre une population en quête de changement et d’un nouveau départ. Les tensions entre la transition militaire et l’opposition pourraient également peser sur le déroulement du scrutin, alors que certains observateurs estiment que ce processus électoral ne serait pas totalement transparent.
Parmi les candidats, on remarque une forte représentation de la société civile, notamment avec des figures comme Jean Remy Yama, qui incarne un espoir de renouveau pour ceux qui aspirent à une rupture avec le passé. Cependant, l’absence d’Albert Ondo Ossa, qui a défié Ali Bongo en 2023, soulève des questions sur la liberté et la transparence des élections. Alors que certains candidats demandent une prolongation de la période de dépôt pour compléter leur dossier, notamment la caution de 30 millions de F CFA, ce délai supplémentaire pourrait influencer la compétitivité de la campagne.
Enfin, la transparence du processus électoral et la gestion des résultats seront des enjeux clés. Les Gabonais attendent un scrutin qui reflète véritablement leur volonté, loin des manipulations et des fraudes qui ont marqué les précédentes élections. L’observation internationale sera cruciale pour garantir que ce processus, bien qu’encadré par la transition, se déroule dans un climat d’équité.