Albert Ondo Ossa, qui a été candidat à la présidence lors des élections générales du Gabon de 2023, a demandé aux Gabonais de rejeter le référendum constitutionnel qui aura lieu ce samedi 16 novembre. Selon lui, le gouvernement de transition dirigé par les militaires n’a aucune légitimité pour organiser ce scrutin. Ondo Ossa affirme que la junte essaie de rendre légal un coup d’État qu’il considère comme illégal et illégitime.
Le professeur d’université, qui affirme toujours avoir remporté l’élection présidentielle d’août 2023, pense que le projet de Constitution proposé par les militaires vise uniquement à renforcer leur contrôle du pouvoir. Une des mesures les plus critiquées du projet est la limite d’âge pour être candidat à la présidence, qui est fixée entre 35 et 70 ans. Âgé de 70 ans, Ondo Ossa refuse de voir cette mesure comme une attaque personnelle, mais il considère ce texte comme antidémocratique.
Ce référendum se déroule dans un contexte politique tendu, marqué par le coup d’État militaire d’août 2023 qui a mis fin au régime d’Ali Bongo Ondimba. Les militaires, réunis sous le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), ont promis de ramener la stabilité et de préparer un retour à un gouvernement constitutionnel. Cependant, leurs décisions, y compris ce référendum, sont fortement critiquées par une grande partie de la société civile et l’opposition politique.
Pour Ondo Ossa, ce référendum représente une menace pour l’avenir politique du Gabon. Selon lui, si le “oui” l’emporte, cela ne fera que renforcer la position des militaires et affaiblir les institutions démocratiques. Il appelle les Gabonais à choisir la République plutôt que de légitimer l’illégalité et prédit des réactions massives si les résultats du référendum étaient manipulés en faveur du “oui”.
Ondo Ossa rejette la légitimité de la junte militaire et insiste sur le fait qu’il ne veut pas coopérer avec le Comité de Transition. Pour lui, seuls des dirigeants élus démocratiquement peuvent organiser des élections ou des référendums. Il se considère toujours comme le président légitime du Gabon, élu par le peuple avant que le coup d’État ne mette fin au processus.
Ondo Ossa souligne que même si certains de ses anciens alliés ont rejoint le camp du “oui”, il garde confiance dans le soutien populaire. Il affirme que la majorité des Gabonais ne veut pas que les militaires interviennent dans la politique du pays. Selon lui, l’avenir du Gabon dépend du retour des militaires dans leurs casernes et de la mise en place d’institutions fortes, sans influence extérieure. Il est clair sur sa position : pas de compromis avec ceux qui veulent légaliser ce qu’il appelle une “prise de pouvoir illégale”.