Le 19 février 2025, les postiers gabonais ont exprimé leur mécontentement en manifestant dans les rues de Libreville. Ils dénoncent une mauvaise gestion persistante de la Poste gabonaise, accusée de fermer les services rentables et de provoquer des retards dans le paiement des salaires. Cette action a eu lieu sur le boulevard du Bord-de-mer, l’une des artères les plus fréquentées de la capitale, où les postiers ont occupé pacifiquement l’espace public, brandissant des banderoles et exprimant leur frustration face à des conditions de travail de plus en plus difficiles.
Les agents de la Poste soulignent que, depuis plusieurs années, l’entreprise traverse une période de crise marquée par des fermetures successives de services clés. Parmi ceux-ci figurent la Banque Postale, les mandats et les transferts d’argent à l’international, qui ont été suspendus faute de gestion efficace. Seuls les timbres et la livraison de colis sont encore assurés. Par ailleurs, les retards dans le paiement des salaires des agents, qui dure depuis plusieurs mois, sont perçus comme une conséquence directe de cette gestion inefficace. Pour les manifestants, la situation est devenue intolérable et nécessite des mesures urgentes pour redresser la situation.
Cette crise n’est pas nouvelle. Les postiers se plaignent depuis plus de dix ans des conditions de travail et de la mauvaise gestion de leur entreprise. Les réclamations ont été réitérées sans réponse satisfaisante de la part des autorités compétentes. Le gouvernement a reconnu, par l’intermédiaire de la ministre de la Communication, que les retards de salaires sont liés aux procédures budgétaires et à la mise en place du budget de l’État, notamment en janvier. Cependant, cette explication n’a pas apaisé la colère des agents, qui pointent un problème structurel de gouvernance au sein de l’entreprise publique.
Les postiers ne se contentent pas d’exiger le paiement des salaires en retard. Leur principale revendication porte sur la recapitalisation de la Poste gabonaise. Selon eux, seul un investissement substantiel pourra permettre de relancer les services suspendus et d’assurer la pérennité de l’entreprise. Les agents demandent également un plan de restructuration pour garantir un retour à la prospérité. Les manifestations pourraient donc se poursuivre tant que des mesures concrètes ne sont pas prises pour répondre à leurs attentes.
Guy Romain Ikoutsie, délégué du personnel, a déclaré : « Ça fait dix ans que les agents se plaignent ! ». Cette remarque illustre la frustration accumulée et le manque de solutions durables face à la crise. De son côté, la ministre Laurence Ndong a annoncé que les salaires de janvier seraient payés dans les jours à venir, mais elle n’a pas précisé si des mesures structurelles seraient mises en place. Cette promesse, bien qu’elle apaise temporairement, ne résout pas les problèmes de fond qui affectent les postiers. La relance des services et la recapitalisation de l’entreprise demeurent des priorités pour les manifestants, qui restent vigilants.
La situation des postiers gabonais soulève des questions plus larges sur la gestion des entreprises publiques au Gabon et dans d’autres pays de la région. Alors que l’État gabonais semble prêt à régler les retards de salaires à court terme, les postiers insistent sur l’importance d’une réforme structurelle profonde. La Poste gabonaise, autrefois un acteur clé du service public, risque de disparaître si des changements majeurs ne sont pas apportés rapidement. Il est donc crucial de trouver des solutions durables pour revitaliser l’entreprise et répondre aux attentes des travailleurs.