La Banque mondiale table sur un net ralentissement de l’économie gabonaise au cours de la période 2025-2027, avec une croissance annuelle moyenne estimée à 2,4 %, contre 2,9 % en 2024. Dans sa dernière note de conjoncture, l’institution attribue ce coup de frein principalement à la baisse de régime du secteur pétrolier.
Avec des champs pétroliers arrivés à maturité, la production nationale devrait reculer trois années de suite : -2,1 % en 2025, -5,8 % en 2026 et -2,0 % en 2027. Cette tendance sera accentuée par des cours du brut attendus autour de 60 dollars le baril en moyenne, bien en deçà des 80 dollars de 2024. Ce contexte devrait peser lourdement sur les finances publiques, avec des déficits. budgétaires susceptibles d’atteindre 5 % du PIB.
Pour amortir le choc, Libreville mise sur la diversification, notamment via les secteurs du manganèse, du bois, du fer et de l’agriculture. Le projet de fer de Baniaka, dont l’exploitation devrait démarrer en 2026, et celui de Belinga, figure parmi les principaux relais de croissance identifiés. Mais, ces filières restent exposées à une conjoncture mondiale atone — notamment la faiblesse de la demande chinoise — ainsi qu’à des contraintes internes persistantes : coupures d’électricité, perturbations du trafic ferroviaire et insuffisances des infrastructures routières.
Pour redresser la trajectoire économique, la Banque mondiale appelle à des réformes urgentes, soulignant l’importance d’un assainissement budgétaire rigoureux, d’une meilleure gouvernance et d’investissements ciblés dans les secteurs clés comme l’énergie et les transports.