Le 18 septembre 2022, le substitut du procureur de la République près le tribunal de Première instance de Franceville, Bléra Ibinga Ayiquise Nyare Bilong, a fait une sortie médiatique pour expliquer les raisons de cette arrestation que beaucoup qualifient d’arbitraire. Pour elle, Guy Nzouba-Ndama, opposant aujourd’hui à Ali Bongo a enfreint la loi. Elle évoque notamment l’article 53 du règlement numéro 02/18/CEMAC/UMAC/CM du 21 décembre 2018 portant règlementation des changes dans la zone CEMAC qui dispose que : «les voyageurs résidents et non-résidents se rendant d’un pays membre de la BEAC (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, RCA et Tchad) à l’autre, peuvent emporter avec eux un montant illimité de billets et pièces de la CEMAC». Ils sont tout de même tenus de déclarer en Douanes «les devises, titres ou valeurs d’un montant supérieur à 1 millions de francs CFA».
N’ayant pas déclaré ses avoirs avant, il sera poursuivi pour détention irrégulière des fonds.
Notons que Guy Nzouba-Ndama a été arrêté ce weekend à bord de son véhicule à la frontière Gabon-Congo avec trois valises contenant en tout 1.190.000.000 Fcfa. La vidéo est aussitôt devenue virale sur les réseaux sociaux. Une curieuse attitude de la douane gabonaise qui fait dire à l’opposition que c’est une mise en scène bien orchestrée par leurs adversaires politiques. Ancien président de l’assemblée nationale, ancien ministre de l’éducation nationale, Guy Nzouba-Ndama aurait bénéficié de la sympathie des populations gabonaises quand il a rallié l’opposition en 2016 pour la course à la présidence de la république qu’il avait renoncé au profit de Jean Ping. En juillet dernier, il a été porté la tête du parti Les Démocrates en vue des élections présidentielles de 2023 contre Ali Bongo, candidat à sa propre succession. Suite à l’arrestation de leur leader, le parti annonce un point de presse dans les jours à venir.
A.T.