Par RFI
La polémique continue autour du Centre gabonais des élections (CGE), organe crucial qui doit notamment organiser les prochaines élections générales de 2023. Depuis des mois, plusieurs partis et organisations de la société civile estiment que le CGE et notamment son bureau travaillent dans l’illégalité car ses mandats ont expiré.
La régularité du CGE est un point crucial tant les commissions électorales ont parfois été critiquées à travers les pays. Son bureau a été élu en mai 2018 pour deux ans, renouvelables une fois. Or en juin 2020, la Cour constitutionnelle avait reporté le renouvellement à cause de la pandémie de Covid-19. Et puis en mai dernier, soit quatre ans après sa nomination, le CGE a continué de fonctionner.
Pour Jacques Adiahénot, leader de Gabon d’Abord, le Centre gabonais des élections est illégal : « Cet état de fait constitue un cas de double violation des textes légaux. Gabon d’abord considère alors illégales et illégitimes toutes les décisions prises et tous les actes posés par le bureau caduc. »
D’autres organisations ou partis sont montés au créneau, comme l’UPG, Réagir ou encore la coalition PG41, qui demande une réforme. Cela notamment pour que les représentants de l’administration au CGE, jugés non objectifs, n’aient plus possibilité de voter, ou encore que le président du CGE ne soit plus un magistrat en activité.
« Si la prolongation a été faite de manière irrégulière par la Cour constitutionnelle, ils ont bénéficié d’un deuxième mandat illicite, dit Paulette Missambo, membre de PG41. C’est terminé, ce n’est pas possible d’aller aux élections sans que cette instance soit renouvelée. Donc si on se veut démocratiques, le minimum c’est de respecter la loi. »
L’opposition aimerait bien aussi changer le président du CGE : Moïse Bibalou Koumba, magistrat de formation, est jugé trop proche pouvoir. Ni lui, ni le ministère de l’Intérieur n’ont pour l’instant réagi sur la question.