Lors de sa première rencontre publique avec le secteur privé, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, qui préside la transition au Gabon suite au coup de force du 30 août dernier, a affirmé son engagement à résoudre en priorité 4 des 13 défis qui lui ont été soumis par le patronat. Il s’agit de la privatisation de la gestion des deux caisses de prévoyance sociale (CNSS et CNAMGS), le renforcement de l’intégrité dans les procédures budgétaires et comptables, le remboursement de la dette intérieure et le recours systématique au système bancaire pour financer les projets.
Les images de la rencontre ont montré des représentants du patronat debout, et applaudissant ces différentes annonces. Toutefois, il reste à déterminer si les propositions retenues étaient les plus pertinentes pour les chefs d’entreprise du Gabon. Par exemple, le remboursement de la dette intérieure est un processus déjà en cours.
La privatisation des institutions de prévoyance sociale est une demande du patronat gabonais datant de plus de deux ans, et son principe avait été accepté par le précédent pouvoir. Le début du processus était prévu après le 31 juillet, date de fin de l’administration provisoire de la CNSS et de la CNAMGS.
Les détails de ce processus restent cependant à être définis. Dans une interview accordée à la chaîne Gabon 24 en juin 2022, Patrick Ossi, alors à la tête de la CNSS, avait évoqué des problèmes allant d’une gestion peu transparente à des défis structurels comme le non-paiement des cotisations par les entreprises, tant publiques que privées. La gestion du passif généré par ces deux problèmes influencera la décision finale des acquéreurs privés.
Quant au recours systématique au secteur bancaire pour financer les projets d’infrastructure, l’initiative semble ambitieuse. Comme pour le secteur bancaire de la CEMAC, la capacité des banques commerciales à soutenir de telles initiatives est limitée par les réglementations, qui n’offrent pas la flexibilité nécessaire pour investir dans des projets à long terme.