Le 14 octobre 2024, le Premier ministre de transition du Gabon, Raymond Ndong Sima, a dirigé un colloque sur la fonction publique. Lors de cet événement, les autorités de transition, issues du coup d’État du 30 août 2023, ont exprimé des critiques sévères à l’égard des fonctionnaires. Malgré les initiatives entreprises par le gouvernement au cours de l’année écoulée, les agents de la fonction publique estiment que ces efforts ne répondent pas à leurs attentes.
Le gouvernement de transition a mis en avant plusieurs mesures prises en faveur des fonctionnaires : le recrutement de 5 000 nouveaux agents, le règlement des arriérés de pensions, et la régularisation de nombreux statuts administratifs. Cependant, lors du colloque, le Premier ministre Ndong Sima a critiqué la mauvaise qualité des services rendus, en particulier l’accueil des usagers et la lenteur dans le traitement des dossiers. Pour les fonctionnaires, ces efforts sont insuffisants et ne permettent pas d’améliorer leurs conditions de travail.
Depuis le coup d’État d’août 2023, qui a amené les militaires au pouvoir, la fonction publique est devenue un sujet de préoccupation majeur. L’administration gabonaise est passée de 104 000 agents en septembre 2023 à 109 000 en septembre 2024, entraînant une augmentation de la masse salariale de plus de 50 milliards de francs CFA (environ 76 millions d’euros). Pour le gouvernement, ces investissements visent à améliorer la qualité des services publics, mais ils sont confrontés à des défis structurels et à des attentes élevées de la part des fonctionnaires.
Face aux critiques formulées par le gouvernement, les fonctionnaires ont exprimé leur mécontentement, dénonçant l’absence de mesures concrètes pour améliorer leurs conditions de travail. Certains ont insisté sur la nécessité d’établir un calendrier clair pour le paiement des salaires et la régulation administrative. À ce jour, ils se disent déçus par le manque de solutions apportées. Néanmoins, la fonction publique reste le principal employeur du pays, alors que le secteur privé peine à offrir des opportunités d’emploi suffisantes.