Le président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema a exigé, samedi 23 août, la transparence et la régularité dans l’organisation des élections législatives et locales prévues en septembre. Dans un message publié sur ses réseaux sociaux, il a dénoncé des « irrégularités dans la composition des listes de candidatures » et prévenu que ces pratiques, si elles étaient confirmées, seraient « inacceptables » et contraires aux principes démocratiques.
Oligui Nguema a insisté sur la nécessité de respecter « la rigueur et les règles républicaines » pour préserver « l’intégrité et la paix » du processus électoral. Il a annoncé que le dépouillement se ferait « bureau par bureau, en présence des médias », et qu’une « nuit électorale » serait organisée afin de garantir la transparence. Ces déclarations interviennent après des plaintes émanant d’Ensemble pour le Gabon (EPG), parti dirigé par l’ancien Premier ministre Alain Claude Bilie By Nze, arrivé deuxième à la présidentielle de 2023.
Selon EPG, le ministère de l’Intérieur a publié la liste des candidatures à la veille de l’expiration du délai de recours, rendant difficile la contestation pour les candidats hors de Libreville. Sur 24 dossiers déposés par le parti, seuls dix auraient été validés, un autre étant retenu comme indépendant malgré son rattachement initial à la formation. Le mouvement dénonce une « tentative d’exclusion » orchestrée par les autorités et appelle à « un scrutin véritablement démocratique, libre et apaisé ».
Le premier tour du double scrutin législatif et local est prévu pour le 27 septembre 2025, avec une campagne fixée du 17 au 26 septembre. Le second tour des législatives se tiendra le 11 octobre. L’organisation de ces élections constitue un test crucial pour la crédibilité du régime, deux ans après le coup d’État militaire qui a porté Oligui Nguema au pouvoir, renversant Ali Bongo Ondimba au nom de la lutte contre la fraude électorale.
En août 2023, les putschistes avaient justifié leur prise de pouvoir par les « irrégularités graves » constatées lors du scrutin présidentiel et par la « gouvernance irresponsable » du régime Bongo. En rappelant aujourd’hui l’exigence de transparence, Oligui Nguema cherche à asseoir sa légitimité et à répondre aux critiques internes et internationales sur l’évolution démocratique du Gabon. Son discours reflète aussi la volonté d’éviter que les scrutins de septembre ne soient perçus comme biaisés ou verrouillés.
Au-delà de l’enjeu institutionnel, la réussite de ces élections sera déterminante pour mesurer la capacité d’Oligui Nguema à transformer son discours en actes. La surveillance annoncée du dépouillement pourrait rassurer une partie de l’opinion publique, mais les accusations d’EPG traduisent un climat de défiance persistant. C’est donc sur le terrain de la transparence et de l’inclusion que se jouera, en grande partie, la consolidation de son pouvoir.