Le président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema a vivement réagi au rejet de nombreuses candidatures aux élections législatives et locales prévues le 27 septembre 2025. Dans une déclaration rendue publique le 23 août par l’un de ses conseillers, il a dénoncé des pratiques qu’il juge « inacceptables », accusant directement le ministère de l’Intérieur de nuire à la transparence du processus électoral. Le chef de l’État s’est ainsi rapproché des positions des candidats disqualifiés, qui dénoncent opacité et manque d’équité.
Oligui Nguema a rappelé avec fermeté son administration à l’ordre. Selon lui, les « incongruités » relevées dans la gestion des candidatures portent atteinte à l’équité du scrutin et fragilisent les fondements de la démocratie gabonaise. Il a enjoint les autorités compétentes à assumer leurs responsabilités « avec diligence et impartialité » afin de garantir la crédibilité de l’élection.
Cette intervention survient dans un climat déjà tendu. Élu en avril avec un large soutien populaire, Oligui Nguema avait promis de rompre avec les pratiques contestées qui ont marqué les scrutins précédents. Le rejet massif de candidatures a ravivé les inquiétudes sur la capacité des institutions à organiser un scrutin libre et transparent, alors même que le pays tente de tourner la page d’années de crises politiques.
Le président a insisté pour que les élections législatives et locales se déroulent dans les mêmes conditions de rigueur et de transparence que la présidentielle. « Maintenons ce cap », a-t-il martelé, rappelant que la paix civile dépend de la confiance des Gabonais dans leurs institutions électorales. Sa sortie publique traduit une volonté de se poser en garant de l’intégrité du processus.
Selon les informations disponibles, plusieurs dizaines de candidats ont vu leurs dossiers rejetés, souvent sans explication claire. Cette situation alimente la frustration dans l’opinion publique et nourrit la suspicion quant à des manœuvres destinées à réduire la compétition politique. Des voix s’élèvent déjà pour réclamer une révision des procédures de validation des candidatures.
Pour Oligui Nguema, qui cherche à consolider sa légitimité après son élection, cette crise électorale constitue un test majeur. Sa capacité à contraindre son administration à respecter les principes de transparence et d’équité sera scrutée de près, tant par l’opinion nationale que par les observateurs internationaux. La crédibilité de son engagement en faveur d’une nouvelle gouvernance est désormais en jeu.