Albert Ondo Ossa, ancien candidat à l’élection présidentielle gabonaise, continue de revendiquer sa victoire malgré l’annulation du scrutin à la suite du coup d’État militaire du 30 août 2023. Lors d’une conférence de presse tenue le 30 décembre 2024, il a réaffirmé sa position : prêt à des compromis pour l’avenir du pays, mais fermement opposé à toute compromission.
Au cœur de cette crise politique, Ondo Ossa se considère comme la voix légitime du peuple gabonais, s’opposant à Brice Clotaire Oligui Nguema, chef du régime de transition. « Deux forces s’affrontent : la légitimité populaire et la force militaire », a-t-il déclaré. Bien qu’il se dise ouvert à répondre aux sollicitations du président de transition, il insiste sur la nécessité de préserver l’intégrité de son projet politique, soutenu par une partie de la population.
Depuis la chute d’Ali Bongo après 14 ans au pouvoir, le Gabon est plongé dans une transition dirigée par les militaires. L’annulation des résultats de l’élection présidentielle, qui opposait notamment Ondo Ossa à Ali Bongo, a alimenté les tensions politiques. Ce contexte rend la position d’Ondo Ossa cruciale, son camp étant perçu comme un contrepoids potentiel à la domination militaire actuelle.
Albert Ondo Ossa ne ferme pas la porte au dialogue avec les autorités en place, évoquant la possibilité d’échanges répétés avec Oligui Nguema. Cependant, il exclut toute participation officielle qui pourrait être perçue comme un renoncement à ses convictions ou à son programme, lequel, selon lui, reflète les aspirations du peuple gabonais. Cette position pourrait orienter le futur équilibre des forces dans le pays.
En se positionnant comme le représentant légitime du peuple face au pouvoir militaire, Ondo Ossa met en lumière une fracture profonde dans la société gabonaise. Sa stratégie de dialogue, combinée à une opposition affirmée, reflète un effort pour concilier les attentes de ses partisans et la réalité politique imposée par le régime de transition.
Alors que le Gabon traverse une période de transition délicate, l’attitude d’Ondo Ossa pourrait jouer un rôle décisif. Si des compromis sont envisageables, il reste à voir si les forces militaires et populaires parviendront à établir un consensus ou si ces divergences continueront d’alimenter l’instabilité politique.