Le président Brice Clotaire Oligui Nguema a salué, ce 25 juillet, l’entrée d’un Airbus A320 dans la flotte de la compagnie nationale Fly Gabon. Pour lui, cet ajout représente bien plus qu’un simple renfort logistique : c’est un acte politique affirmant la volonté du Gabon de regagner sa souveraineté dans le domaine du transport aérien.
L’appareil, d’une capacité de 126 passagers, vient s’ajouter aux cinq ATR 72-600 et au CRJ 900 que possède déjà la compagnie. Avec ce renforcement, Fly Gabon compte accroître sa présence dans la sous-région et sur le continent. Le président a précisé que l’objectif n’est pas de desservir une élite, mais de fournir un outil de mobilité accessible au plus grand nombre : étudiants, familles, commerçants ou entrepreneurs. Le ton est donné : il s’agit d’un outil de service public autant que de fierté nationale.
Ce geste s’inscrit dans une dynamique de relèvement prônée par le général-président depuis sa prise de pouvoir en août 2023, après le renversement d’Ali Bongo Ondimba. La souveraineté, notamment dans les secteurs stratégiques comme les transports ou les ressources naturelles, est l’un des piliers affichés de sa politique. L’aviation, longtemps négligée ou dépendante d’intérêts étrangers, redevient ainsi un champ d’expression de l’indépendance gabonaise.
Le chef de l’État promet d’aller plus loin. Il évoque déjà d’autres acquisitions pour moderniser la flotte, avec une priorité : l’efficacité et la rentabilité. La volonté est claire : faire de Fly Gabon non seulement un outil de connectivité nationale et régionale, mais aussi une vitrine du nouveau cap stratégique du pays. Ce développement pourrait également ouvrir la voie à des partenariats interafricains et à une meilleure intégration dans les réseaux aériens du continent.
Mais cette ambition devra faire face à des réalités : viabilité économique, formation du personnel, infrastructure aéroportuaire, entretien technique, et concurrence régionale. L’expérience de nombreuses compagnies africaines montre que l’expansion sans plan solide peut conduire à des dérives. Fly Gabon devra donc éviter les écueils d’une croissance précipitée en s’appuyant sur une gestion rigoureuse et une gouvernance transparente.
Au-delà de la symbolique, cet avion représente une chance pour le Gabon de renforcer son intégration économique, de désenclaver certaines régions et de dynamiser les échanges. Si les promesses sont tenues, Fly Gabon pourrait s’imposer comme un acteur crédible et structurant dans l’espace CEMAC. Mais les mots seuls ne suffisent plus : seule l’action concrète donnera des ailes à cette ambition présidentielle.