Le 11 mai 2025, les autorités gambiennes ont rendu publique la liste des biens confisqués à l’ex-président Yahya Jammeh, actuellement en exil en Guinée équatoriale. Cependant, cette démarche a suscité une vive réaction de l’opposition et de la société civile, qui dénoncent l’absence de transparence et de consentement dans le processus de vente. Les biens, dont la valeur totale est estimée à 270 millions d’euros, sont jugés vendus dans des conditions opaques, provoquant des manifestations à Banjul.
Les biens de Yahya Jammeh, principalement des véhicules de luxe, des villas, des tracteurs et du bétail, ont été saisis à la suite des travaux de la commission d’enquête sur l’ex-président. L’inventaire révélé comprend également des actifs financiers d’environ 6,6 millions d’euros, ainsi que des actions dans la société de téléphonie Comium Gambia, en plus de biens immobiliers évalués à près de 2,5 millions d’euros. Le public a été choqué par le faible montant attribué à certaines transactions, notamment la vente d’une voiture Nissan pour seulement 30 euros symboliques, un prix jugé dérisoire par les Gambiens.
Cette vente a été effectuée sans une divulgation claire des conditions de transaction, suscitant des inquiétudes sur la gestion de ces fonds. Le ministère de la Justice, tout en assurant que la liste des acheteurs et des prix serait publiée prochainement, n’a pas fourni d’informations détaillées sur les modalités de la vente, alimentant ainsi des suspicions. L’opposition politique et les organisations de la société civile jugent que cette absence de transparence pourrait favoriser des arrangements douteux en faveur de proches des responsables du dossier.
À ce jour, il est impossible de connaître le montant total des recettes générées par la vente de ces biens. L’incertitude persistante sur l’usage des fonds soulève de nombreuses questions sur la responsabilité des autorités. Dans un contexte déjà marqué par des tensions politiques, cette situation pourrait compliquer davantage le climat de confiance entre le gouvernement et les citoyens, d’autant plus que des manifestants réclament des comptes.
Les critiques concernant cette affaire se multiplient, les opposants reprochant au gouvernement un “bradage” des biens de Jammeh. Des voix s’élèvent pour dénoncer l’influence présumée de certains acheteurs liés aux sphères de pouvoir, ce qui soulève des interrogations sur l’intégrité du processus. Les Gambiens attendent des explications détaillées sur la répartition des fonds et sur les modalités de vente, dans l’espoir que la transparence puisse, enfin, être rétablie.