L’enquête se poursuit après que le gouvernement a annoncé une tentative de coup d’État militaire mercredi 21 décembre. Beaucoup de questions demeurent et certains y voient un lien avec l’ex-chef de l’État, Yahya Jammeh, en exil en Guinée équatoriale.
Jeudi, les autorités ont appréhendé l’un des sept suspects et l’ont transféré vers un lieu sécurisé. Deux autres sont activement recherchés. Pour l’instant, quatre soldats ont été arrêtés, accusés d’avoir voulu renverser le régime d’Adama Barrow.
La presse gambienne. Pour le journal en ligne What’s On Gambia, il y a d’abord la question du grade des soldats soupçonnés. Hormis un sergent, le reste sont des caporaux, un rang subalterne avec des responsabilités et moyens limités. Comment ont-ils pu organiser un projet aussi ambitieux ? D’autant que le frère de l’un des suspects a posté un tweet mercredi affirmant que celui-ci avait pris une année sabbatique, et donc n’était même pas en service.
Jammeh encore populaire dans les zones rurales
À plusieurs milliers de kilomètres de Banjul, l’influence possible de Yahya Jammeh, suscite, elle aussi, des interrogations. Actuellement logé dans l’un des palais du président Téodoro Obiang Nguema, l’homme au boubou blanc a annoncé à ses partisans, samedi, qu’il entendait rentrer bientôt en Gambie.
Malgré une rupture avec son ancien parti, l’ex-chef d’État est encore populaire dans les zones rurales à l’est du pays. C’est d’ailleurs de la région Foni que provient la majorité des soldats de l’armée nationale.
Est-ce que cela explique la méfiance entre Adama Barrow et son armée ? Le président gambien, en s’appuyant sur des forces étrangères pour sa sécurité, notamment des soldats sénégalais à Banjul, crée une frustration chez les militaires, selon un bon connaisseur du pays.
Dans ce contexte, les spéculations sur ce coup d’État vont bon train, y compris les rumeurs les plus diverses.
Jammeh a aussi une section de soutien dans l’armée. Cela s’est manifesté quand il a quitté le pays. Certains soldats ont aussi essayé de quitter l’armée parce que Jammeh n’était plus là.
RFI