Le ministre égyptien des Affaires étrangères a annoncé, lundi 18 août, que son pays était prêt à participer à une force internationale déployée à Gaza, à condition qu’elle soit encadrée par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU. Cette déclaration intervient après que le Hamas a accepté une nouvelle proposition de cessez-le-feu présentée au Caire.
L’initiative du Caire s’inscrit dans un contexte de tensions accrues autour de l’avenir de Gaza. Tandis qu’Israël refuse tout retour du Hamas ou de l’Autorité palestinienne aux commandes de l’enclave, plusieurs capitales, dont Paris, défendent l’idée d’une administration internationale de transition. L’Égypte, en tant que voisin direct et médiateur incontournable, tente ainsi d’imposer son rôle dans la gestion de l’après-conflit.
Cette annonce survient alors que Benyamin Netanyahu a présenté un plan visant à placer Gaza sous contrôle total israélien, évoqué dans les cercles proches du pouvoir sous l’expression polémique de « Grand Israël ». De nombreux États ont dénoncé ce projet, qui va à l’encontre des résolutions onusiennes et alimente la crainte d’une annexion de facto du territoire palestinien. Le Caire, soucieux de stabilité à sa frontière, cherche à contrer ce scénario en plaidant pour une solution internationale et politique.
La faisabilité d’une telle force internationale reste floue. Elle dépendra à la fois d’un accord au Conseil de sécurité et d’un consensus entre les principaux acteurs régionaux et mondiaux. En parallèle, le Premier ministre de l’Autorité palestinienne, en déplacement en Égypte, a annoncé la création prochaine d’un comité temporaire pour gérer les affaires courantes de Gaza, réaffirmant que l’enclave constitue une « partie inséparable de la Palestine ».
Selon les médiateurs égyptiens et qataris, la nouvelle proposition repose largement sur un plan américain déjà présenté par l’émissaire Steve Witkoff. Elle prévoit un cessez-le-feu de 60 jours, la libération échelonnée d’otages israéliens et palestiniens, ainsi que l’ouverture de négociations sur la fin de la guerre. Des différences subsistent néanmoins sur les modalités de retrait israélien et sur l’identité des prisonniers palestiniens qui seraient libérés.
Un nouveau mécanisme d’acheminement de l’aide humanitaire, excluant la fondation soutenue par Israël et Washington, a également été introduit dans le projet. Cette modification vise à répondre aux critiques contre la gestion de l’aide par la « Gaza Humanitarian Foundation », jugée partiale. Sur le plan politique, Le Caire rappelle que sa participation militaire ne saurait être qu’un maillon d’un processus plus large, destiné à déboucher sur la création d’un État palestinien.