Dans la région Ashanti, à environ trente kilomètres de Kumasi, des plantations de cacao sont menacées par les activités d’une compagnie minière en quête d’or. La situation est complexe car, bien que les activités minières soient déclarées légales par une licence gouvernementale, elles sont considérées comme illégales par Cocobod, l’organisme régulateur du cacao au Ghana.
Migop, la compagnie minière impliquée, déclare être autorisée par la commission des minéraux du Ghana pour réaliser des prélèvements de sol, une information confirmée par un document officiel. Toutefois, Cocobod, l’autorité de régulation du cacao, affirme n’avoir pas été consultée préalablement, créant ainsi un climat de confusion et de frustration parmi les agriculteurs locaux.
Ce conflit survient dans un contexte déjà précaire pour les cacaoyères ghanéennes, notamment affectées par une épidémie virale qui a endommagé près d’un tiers des plantations du pays. De plus, ces terres font partie d’un programme de réhabilitation sous l’égide de Cocobod, destiné à soutenir les exploitations touchées par le virus de l’œdème des pousses du cacaotier.
Les activités de Migop s’étendent au-delà de simples explorations : des accusations portent sur la destruction de cacaotiers pour la construction de routes et sur l’empêchement des fermiers d’accéder à leurs propres terres. Ces développements soulèvent des questions sur la gestion des ressources naturelles et sur la durabilité des industries agricoles face à l’exploitation minière. La situation actuelle met en lumière le besoin urgent de régulations plus strictes et d’une meilleure coordination entre les autorités ghanéennes pour protéger les intérêts des agriculteurs tout en conciliant les impératifs économiques.
Le cas des cacaoyères d’Ashanti reflète un problème plus vaste de mines d’or illégales au Ghana, un secteur qui a causé la destruction de 19 000 hectares de cacao en 2022. Cette situation appelle à une réflexion sur la politique environnementale et sur l’équilibre nécessaire entre développement économique et préservation des écosystèmes vitaux.
La crise actuelle requiert une attention immédiate des différentes parties prenantes, incluant le gouvernement ghanéen, les organisations environnementales, ainsi que les communautés locales, pour trouver des solutions durables qui respectent à la fois les besoins économiques et les droits des populations affectées. La transparence, le dialogue et une régulation efficace sont essentiels pour prévenir de futures tensions et pour assurer une cohabitation harmonieuse entre les industries minière et cacaotière.