Le Ghana a signé un accord de subvention avec la Chine pour la construction d’un marché moderne à Aflao, à la frontière avec le Togo. D’un montant de 30 millions de dollars, cette aide vise à transformer cette ville frontalière en un centre commercial régional. L’annonce a été officialisée le 7 juillet 2025, lors d’une cérémonie au ministère ghanéen des Affaires étrangères à Accra.
La signature de l’accord, par le ministre ghanéen des Affaires étrangères Samuel Okudzeto Ablakwa et l’ambassadeur de Chine au Ghana, Tong Defa, donne corps à une promesse faite par le président John Dramani Mahama lors de la campagne électorale de 2024. Le futur marché est conçu pour stimuler les échanges transfrontaliers, renforcer les liens économiques avec le Togo voisin et favoriser le commerce régional le long du corridor ouest-africain. Ce projet devrait aussi générer des milliers d’emplois, selon les autorités.
Le financement chinois s’inscrit dans le cadre d’un Accord de coopération économique et technique entre les deux pays. Il rappelle un précédent : la construction du marché de Kotokuraba à Cape Coast, également financée par Pékin sous la présidence de John Evans Atta Mills. Ce type d’investissement incarne la stratégie chinoise d’influence par l’infrastructure en Afrique de l’Ouest, en particulier dans les zones frontalières où les enjeux commerciaux, politiques et sécuritaires se croisent.
Située au carrefour du Ghana et du Togo, Aflao bénéficie d’une position géographique qui en fait une porte d’entrée vers les marchés de Lomé et Ho. Le développement de ce marché devrait renforcer l’intégration régionale et faciliter la circulation des biens à travers la Cédéao. Ce projet intervient alors que les pays d’Afrique de l’Ouest multiplient les initiatives pour relancer le commerce intra-africain, dans un contexte de mise en œuvre progressive de la Zone de libre-échange continentale (ZLECAf).
Au-delà des chiffres, le marché d’Aflao est présenté comme un symbole de l’amitié entre Accra et Pékin. Le ministre Ablakwa a insisté sur la portée sociale et économique du projet, qui “bénéficiera directement aux populations”. L’ambassadeur chinois, de son côté, a mis en avant “la volonté partagée de mettre en œuvre des projets concrets au service du développement”. Ce langage diplomatique, désormais familier dans les relations sino-africaines, témoigne d’une stratégie d’enracinement durable de la Chine en Afrique par des projets visibles et immédiatement utiles.
En interne, ce projet peut aussi être vu comme un levier politique pour John Mahama, qui entend démontrer sa capacité à livrer des résultats tangibles dès le début de son mandat. Le pari est clair : faire d’Aflao un modèle de développement transfrontalier et une vitrine de la coopération avec la Chine. Reste à savoir si la mise en œuvre tiendra les délais et si les populations locales seront véritablement au centre de ces promesses.