La Russie a émis un avertissement sévère à l’Allemagne concernant la fourniture de missiles Taurus à l’Ukraine, estimant qu’une telle action constituerait une participation directe de Berlin au conflit. Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a affirmé que l’envoi de ces missiles par l’Allemagne entraînerait des “conséquences”, en considérant cela comme un soutien direct à l’armée ukrainienne dans ses affrontements contre la Russie.
Selon Zakharova, l’utilisation des missiles de croisière Taurus sur des cibles russes serait incompatible avec une simple assistance matérielle et relèverait d’une implication militaire active de l’Allemagne. Elle souligne qu’il est impensable pour l’Ukraine d’utiliser ces armes sans un soutien militaire significatif de la part des Allemands, et met en garde sur les répercussions diplomatiques et militaires pour Berlin. Ce message s’inscrit dans un contexte où la Russie multiplie les menaces contre l’Occident, notamment après l’envoi d’armements américains et britanniques à l’Ukraine.
Depuis le début du conflit en Ukraine, les relations entre Moscou et l’Occident se sont considérablement détériorées, particulièrement après les sanctions économiques imposées à la Russie et l’envoi d’armements occidentaux à l’Ukraine. L’Allemagne, bien que soutenant Kiev politiquement, a longtemps hésité à fournir des armes lourdes, comme les missiles Taurus, de peur d’être perçue comme un acteur direct du conflit. Ce débat est devenu plus urgent avec l’évolution des positions en Europe et les demandes croissantes de soutenir plus fermement l’Ukraine.
Si l’Allemagne décide finalement de fournir les missiles Taurus à l’Ukraine, cela pourrait marquer un tournant dans le rôle de l’Allemagne dans le conflit. En effet, une telle décision pourrait inciter la Russie à intensifier ses frappes contre les installations militaires allemandes ou d’autres cibles en Europe, considérant Berlin comme un acteur militaire à part entière. Cette situation pourrait entraîner une réévaluation des alliances européennes et un renforcement des mesures de défense au sein de l’UE et de l’OTAN, avec des répercussions potentielles sur la stabilité régionale.
Le débat interne en Allemagne, où le chancelier Friedrich Merz semble plus enclin à envoyer les missiles que son prédécesseur Olaf Scholz, pourrait avoir des conséquences politiques importantes pour le gouvernement actuel. Si l’Allemagne cède aux pressions internes et externes, elle devra assumer la responsabilité d’une escalade majeure dans le conflit, risquant ainsi de voir ses relations avec la Russie et même avec d’autres pays européens, comme la France, se dégrader davantage. L’issue de cette situation pourrait également renforcer les appels à une diplomatie plus active pour mettre fin aux hostilités.