Le 9 août 2024, Guillaume Soro, l’ex-Premier ministre ivoirien en exil, a officialisé sa décision de répondre à l’appel de Laurent Gbagbo pour un rassemblement de l’opposition en vue des élections présidentielles prévues pour octobre 2025. Son parti, Générations et Peuples Solidaires (GPS), a ainsi annoncé sa volonté de coopérer avec le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) dirigé par Gbagbo. Cette annonce marque un tournant significatif dans la politique ivoirienne à quelques mois de la prochaine présidentielle.
Dans sa déclaration, Guillaume Soro a exprimé sa volonté de collaborer étroitement avec Laurent Gbagbo, en dépit de son statut actuel d’exilé. Il a demandé la réinscription de lui-même et de Gbagbo sur les listes électorales, ainsi que leur réhabilitation pour l’élection présidentielle de 2025. Cette démarche souligne une volonté de dépasser les divisions passées et de se concentrer sur une opposition unie contre l’actuel président Alassane Ouattara.
Guillaume Soro, ancien proche d’Alassane Ouattara, a été écarté de la scène politique depuis 2019 après une condamnation par la justice ivoirienne. Laurent Gbagbo, également sous le coup d’une condamnation, a récemment appelé au rassemblement de l’opposition, un appel qui a été entendu par Soro. Les deux hommes, autrefois adversaires politiques, se retrouvent aujourd’hui dans une situation similaire, excluant de fait leur participation aux élections en cours.
Le rapprochement entre Soro et Gbagbo pourrait transformer le paysage politique ivoirien. Leur collaboration pourrait créer un front uni contre Ouattara et offrir une alternative solide aux électeurs. Cependant, la réhabilitation légale de ces deux figures clés de l’opposition demeure un enjeu crucial. Le GPS insiste sur l’importance de l’unité pour garantir des élections justes et transparentes, en s’appuyant sur les leçons tirées de l’Accord de Pretoria de 2005 qui avait permis une participation équitable.
Les réactions au sein de l’opposition ivoirienne sont globalement positives, bien que prudentes. Le secrétaire général adjoint du PPA-CI, César Etou, a exprimé son soutien à cette initiative, soulignant la nécessité d’une coopération pour vaincre le pouvoir en place. La réussite de cette union dépendra de la capacité des deux anciens rivaux à surmonter leurs différends et à établir un programme politique commun.
L’appel de Laurent Gbagbo pour l’unité de l’opposition a trouvé un écho favorable auprès de Guillaume Soro, marquant un moment significatif dans la préparation des élections de 2025. Cette alliance potentielle entre deux figures emblématiques de l’opposition pourrait changer la dynamique politique en Côte d’Ivoire, à condition que les obstacles juridiques et politiques soient surmontés.