Dans une récente déclaration, le gouvernement guinéen, dirigé par le colonel Mamady Doumbouya, annonce des poursuites judiciaires à l’encontre de l’ancien président Alpha Condé. Le ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright, a formellement instruit le procureur de lancer des poursuites, accusant Condé de conspiration visant à acquérir illégalement des armes et des munitions. Ces allégations, révélées dans un courrier du ministère de la Justice, s’inscrivent dans le contexte de la récente opération d’infiltration dévoilant les intentions présumées de l’ex-président.
La trahison, l’association de malfaiteurs et la complicité de détention illicite d’armes et de munitions sont les chefs d’accusation spécifiques mentionnés dans le courrier. Alpha Condé, actuellement en exil en Turquie, est déjà confronté à des poursuites antérieures liées à des faits présumés commis pendant son mandat, tels que la corruption, l’enlèvement, l’assassinat, et la torture.
Le climat politique en Guinée reste tendu depuis le coup d’État de septembre 2021, où Mamady Doumbouya a renversé le professeur Alpha Condé. Les nouvelles accusations s’inscrivent dans une série de mesures visant à faire face aux agissements présumés des anciens hauts responsables du régime précédent. Le ministre de la Justice n’a pas fourni de détails sur la nature, la quantité, ni la provenance des armes incriminées, mais insiste sur l’intention présumée d’utiliser ces armes “contre les intérêts fondamentaux de la nation”.
Les nouvelles poursuites ne se limitent pas à Alpha Condé. Fodé Moussa Mara, également visé, est un militant actif du RPG, le parti fondé par l’ancien président. Ces développements soulèvent des interrogations quant à la possible implication d’autres figures politiques. Le ministre Alphonse Charles Wright n’a pas clarifié si les armes en question avaient déjà été acquises par les accusés, laissant des questions en suspens quant à la nature exacte de cette affaire.
Ces développements judiciaires renforcent les tensions politiques en Guinée et suscitent des réactions mitigées. Alors que le gouvernement cherche à rendre justice pour les présumés méfaits commis sous l’ancien régime, les partisans d’Alpha Condé considèrent ces poursuites comme politiquement motivées. L’issue de cette affaire pourrait avoir des implications significatives sur la stabilité politique du pays et la transition vers une gouvernance post-coup d’État.