Des outils en pierre, datant de 40 000 ans, ont été découverts à Río Campo, en Guinée équatoriale. Ces artefacts constituent les premières preuves de la présence de l’Homo sapiens dans les forêts tropicales africaines pendant le Pléistocène supérieur, éclairant un chapitre méconnu de l’évolution humaine.
Les fouilles, menées par une équipe internationale, ont permis d’exhumer 418 artefacts utilisés pour des activités telles que la chasse, le traitement de matériaux et la circulation à travers une végétation dense. Les datations indiquent que ces outils ont été façonnés entre 20 000 et 76 000 ans, témoignant de l’ingéniosité des premiers humains pour s’adapter à des environnements extrêmes.
Ces découvertes s’inscrivent dans le cadre des recherches sur l’expansion des populations humaines en Afrique centrale et australe. Alors que les zones tropicales étaient auparavant considérées comme marginales dans les études sur l’évolution humaine, cette découverte réhabilite leur importance. Elle révèle que les premiers Homo sapiens avaient déjà conquis ces écosystèmes complexes il y a plusieurs dizaines de millénaires.
Ces outils suggèrent une transmission intergénérationnelle des savoir-faire techniques en Afrique centrale, renforçant l’hypothèse d’une continuité dans les stratégies adaptatives. Selon le professeur Antonio Rosas, du Musée national des sciences naturelles d’Espagne, ces résultats contribuent à une meilleure compréhension de l’évolution des technologies humaines et des modes de vie dans cette région.
Cette avancée scientifique résulte d’une collaboration entre le Musée national des sciences naturelles d’Espagne (MNCN-CSIC) et l’Institut Catalan de Paléoécologie Humaine et d’Évolution Sociale (IPHES-CERCA). Les chercheurs ont utilisé des techniques modernes d’analyse stratigraphique et de datation pour confirmer l’ancienneté des artefacts, un processus qui renforce la fiabilité des conclusions.
Ces travaux soulignent l’importance de l’Afrique tropicale dans l’histoire de l’humanité, longtemps éclipsée par les régions sahariennes et orientales. En révélant des aspects méconnus de l’évolution humaine, cette découverte ouvre la voie à de nouvelles recherches sur les modes de vie des premiers Homo sapiens et leurs interactions avec leur environnement.