Le gouvernement de transition en Guinée a lancé, mercredi 6 novembre, une campagne pour expliquer l’avant-projet de la future Constitution. Le Conseil national de transition (CNT) prévoit de parcourir tout le pays pour présenter les grandes lignes du texte aux citoyens et préparer le terrain pour un éventuel référendum.
Le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, s’est engagé à organiser ce référendum avant la fin de l’année, même si aucune date précise n’a encore été fixée. Cette incertitude nourrit la méfiance des partis d’opposition, qui considèrent cette campagne comme une tentative de la junte de garder le pouvoir. La situation politique reste donc tendue, car beaucoup pensent que ce processus cache des intentions peu claires.
Pourtant, ce n’est pas la première fois que l’avant-projet de Constitution est présenté. Il a déjà été discuté lors de plusieurs ateliers en Guinée et à l’étranger, sous la direction de Dansa Kourouma, président du CNT. Cette nouvelle campagne, organisée en grande pompe avec la présence de membres du gouvernement et du cabinet présidentiel, a pour objectif de rassembler un plus grand nombre de citoyens et de les encourager à participer activement à l’élaboration de la Constitution.
Cependant, du côté de l’opposition, la méfiance persiste. Souleymane Souza Konaté, responsable de la communication pour la coalition ANAD, a déclaré que « le CNT fait du surplace ». Selon lui, toutes les actions censées ramener l’ordre constitutionnel sont sans cesse repoussées, et cet avant-projet ne sert qu’à permettre au général Doumbouya de conserver le pouvoir sans véritable intention de restaurer une démocratie.
Malgré ces critiques, Dansa Kourouma a affirmé en septembre sur France 24 que le nouveau texte « remplissait toutes les conditions pour être soumis à un référendum transparent et inclusif ». Pourtant, à l’approche de la fin de l’année, aucune date précise n’a été fixée pour le vote. De plus, plusieurs étapes cruciales, telles que le recensement de la population et la préparation du fichier électoral, n’ont toujours pas été réalisées, ce qui renforce les doutes quant à la réalisation de cette promesse.
La situation en Guinée reste donc incertaine. Les citoyens oscillent entre l’espoir d’un véritable retour à l’ordre constitutionnel et la crainte que la junte continue de conserver le pouvoir. Beaucoup hésitent à s’engager pleinement dans ce processus en raison des nombreuses promesses non tenues jusqu’à présent.