En Guinée, l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD), une coalition de l’opposition, presse le gouvernement au pouvoir à organiser des élections d’ici la fin de l’année 2024 afin de transférer le pouvoir aux civils. Cette demande marque une nouvelle étape dans les tensions politiques du pays.
L’ANAD insiste sur le respect du calendrier électoral, auquel les militaires s’étaient initialement engagés. Cependant, en mars dernier, le Premier ministre Amadou Oury Bah avait déclaré que cet engagement ne pourrait être tenu. Face à cette déclaration, l’ANAD menace désormais d’organiser des manifestations si la junte ne respecte pas le délai prévu pour la transition.
Le Conseil national de rassemblement et de développement (CNRD), le gouvernement militaire au pouvoir, avait signé un accord avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), stipulant que la transition devait se terminer au plus tard le 31 décembre 2024. Jusqu’à présent, peu de progrès ont été réalisés sur le terrain pour démontrer la volonté du CNRD de céder le pouvoir comme convenu.
Souleymane Souza Konaté, président de la commission Communication de l’ANAD et proche de l’opposant Cellou Dalein Diallo, a déclaré que si le délai n’était pas respecté, l’ANAD mobiliserait ses militants pour organiser des manifestations publiques. L’objectif est de contraindre les militaires à respecter leurs engagements et à revenir aux principes fondamentaux de la transition.
L’ANAD affirme que si la transition n’est pas menée à bien d’ici le 31 décembre 2024, le CNRD perdra toute légitimité. La coalition appelle à la mise en place d’une transition civile qui aura pour mission d’organiser des élections, permettant ainsi aux Guinéens de choisir librement leurs dirigeants. Cette situation pourrait marquer un tournant décisif dans le processus politique du pays.
La pression exercée par l’ANAD sur la junte militaire souligne l’importance cruciale du respect des engagements pris pour une transition pacifique vers un gouvernement civil en Guinée. Les mois à venir seront déterminants pour l’avenir politique du pays, alors que les tensions entre l’opposition et les militaires continuent de croître.