Une bousculade meurtrière a eu lieu le dimanche 1er décembre 2024 au stade du 3 avril à N’Zérékoré, la capitale de la région forestière de Guinée. Cet événement tragique s’est produit lors de la finale d’un tournoi de football organisé en soutien au président de la transition, Mamadi Doumbouya. Selon le gouvernement, la bousculade a fait 56 morts après que des affrontements ont éclaté entre des supporters mécontents et les forces de l’ordre, provoquant un mouvement de panique.
Le Premier ministre Bah Oury, accompagné du général Amara Camara, porte-parole de la présidence, s’est rendu à N’Zérékoré pour déclarer un deuil national de trois jours. “N’Zérékoré, c’est la Guinée (…). C’est tout le peuple de Guinée qui est en deuil”, a-t-il affirmé, exprimant la douleur de la nation. Il a appelé au calme, alors que les images de la foule en panique, tentant d’échapper à la bousculade, ont profondément choqué les Guinéens.
Cet incident s’inscrit dans un contexte de tensions élevées autour du tournoi de la “Refondation”, qui avait été lancé par le gouvernement pour soutenir la transition en cours. La tragédie semble avoir été provoquée par la colère des supporters vis-à-vis de l’arbitrage, mais aussi par des interventions controversées de responsables politiques présents, comme le ministre de l’Agriculture Félix Lamah, ainsi que le préfet de la région. Le stade était également surchargé, bien au-delà de sa capacité normale.
Le Premier ministre a expliqué que le président Mamadi Doumbouya a donné des instructions pour s’assurer que toutes les mesures nécessaires soient prises pour aider les familles des victimes et prendre en charge les blessés. “C’est dans les épreuves que nous devons renforcer notre résilience”, a-t-il souligné, insistant sur l’importance de la solidarité nationale face à cette tragédie.
Mamadou Adama Diallo, directeur de Radio Zaly et commentateur du match, a décrit les événements avec émotion : “Il y a eu des jets de pierre, puis les policiers ont utilisé des gaz lacrymogènes. Beaucoup de jeunes et de femmes sont tombés et ont perdu la vie.” La tristesse est palpable à N’Zérékoré, où la population reste en deuil, dans un climat de choc et de peur.
Souleymane Souza Konaté, président de la Commission communication de l’Alliance nationale pour la démocratie et l’alternance (Anad), a critiqué la mauvaise organisation de la finale du tournoi. Selon lui, la manifestation n’avait pas lieu d’être dans un contexte politique aussi fragile. De plus, des sources hospitalières ont indiqué que le nombre de victimes serait bien supérieur au chiffre officiel, tandis que des familles continuent de rechercher leurs proches disparus.