Le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), parti de l’ancien président Alpha Condé, a annoncé jeudi 15 mai l’arrestation de son secrétaire permanent, Sékou Condé. Celui-ci était sur le point de prendre la parole devant des militants au siège du parti, à Gbessia, Conakry, quand des policiers et gendarmes ont interrompu le rassemblement. Selon le RPG, cette interpellation fait suite à une volonté de dénoncer le soutien de certains cadres du parti à la junte au pouvoir.
Selon le RPG, Sékou Condé est actuellement en garde à vue au commissariat central de Gbessia. Le parti précise qu’il voulait réagir à une déclaration d’individus se présentant comme représentants de plusieurs sections du RPG à Conakry, qui auraient exprimé leur soutien à la candidature du président de la Transition, une position rejetée par la direction officielle du RPG.
La suspension de 27 partis politiques, dont le RPG, a été décidée en mars par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), la junte militaire qui dirige la Guinée depuis le coup d’État d’août 2021. Cette suspension de trois mois, justifiée par une évaluation des partis, interdit à ces formations toute activité politique officielle. Dans ce contexte, les tensions entre la junte et les partis d’opposition restent vives.
L’arrestation de Sékou Condé s’inscrit dans une période où la junte cherche à consolider son contrôle politique en limitant les mobilisations et la parole publique des partis suspendus. À court terme, cette situation pourrait accentuer la répression contre les opposants, tandis que le RPG tente de maintenir son influence malgré les restrictions.
Marc Yombouno, membre de la direction nationale du RPG, a décrit la scène de l’arrestation : « Dès le début de la réunion, le siège a été envahi par la police et la gendarmerie qui ont ordonné l’arrêt immédiat des activités. En quittant les lieux, le secrétaire permanent Sékou Condé a été intercepté, extrait de sa voiture et emmené par un officier. Après des recherches, nous avons confirmé qu’il était en garde à vue au commissariat de Gbessia. » Cet épisode illustre la tension croissante au sein du paysage politique guinéen.