Dans une annonce surprenante faite à la télévision nationale, le gouvernement guinéen a été officiellement dissous ce lundi par le président de la transition. Cette décision, communiquée par le général de brigade Amara Camara, suspend les fonctions de tous les ministres actuels. En attendant la nomination d’un nouveau gouvernement, les directeurs de cabinet et les secrétaires généraux prendront les rênes pour gérer les affaires courantes du pays.
La dissolution s’accompagne d’une transition administrative où les directeurs de cabinet, les secrétaires généraux, et leurs adjoints assumeront la gestion quotidienne du gouvernement. Cette étape intermédiaire est cruciale pour maintenir la continuité de l’administration jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement. Un communiqué du CNRD a également convoqué ces intérimaires pour une séance de travail prévue dans les heures suivantes, signe d’une organisation rapide en réponse à cette dissolution.
Cette mesure radicale fait suite à une série de mesures conservatoires prises à l’encontre des anciens ministres, incluant la révocation de leurs véhicules de fonction, la démobilisation de leurs gardes du corps, le gel de leurs comptes bancaires, et la restitution de leurs documents de voyage. Ces décisions marquent une rupture significative avec le gouvernement précédent, peu modifié depuis sa nomination après le coup d’État du 5 septembre 2021.
La nouvelle équipe gouvernementale, une fois en place, devra relever d’importants défis. Parmi eux, l’organisation d’élections avant la fin de l’année se présente comme une priorité absolue pour respecter l’accord conclu avec la Cédéao. Cette transition vers un pouvoir civil sera déterminante pour la stabilité future de la Guinée, en pleine crise politique et confrontée à des problèmes sociaux majeurs.
La Guinée se trouve à un tournant critique, avec une nécessité urgente de restaurer le dialogue politique et d’adresser les préoccupations sociales telles que la cherté de la vie, les restrictions sur Internet, et les coupures d’électricité. Ces enjeux représentent autant de défis pour le gouvernement de transition dans sa quête de rétablir la stabilité et de préparer le terrain pour un retour à l’ordre constitutionnel.
Le chemin vers la stabilisation et la démocratisation de la Guinée reste semé d’embûches. L’annonce de la dissolution gouvernementale ouvre une période d’incertitude mais aussi d’espoir, avec la promesse d’élections et la perspective d’un renouveau politique. La gestion de cette transition sera cruciale pour déterminer l’avenir du pays sur la scène africaine et internationale.