Le 18 mars 2024 a marqué la reprise du procès des massacres du 28-Septembre 2009 en Guinée, avec une considération majeure à l’ordre du jour : la possible requalification des faits en crimes contre l’humanité. Cette demande, émanant du parquet, pourrait changer radicalement la nature des accusations portées contre les accusés, dont l’ancien dirigeant Moussa Dadis Camara et d’autres hauts responsables militaires et gouvernementaux.
Après une pause de deux semaines, destinée à permettre aux avocats des accusés de préparer leur défense contre cette requalification, le tribunal a été saisi d’arguments puissants de part et d’autre. La défense, en particulier, a vigoureusement contesté cette demande, mettant en avant des arguments juridiques et des précédents judiciaires pour s’opposer à l’application de la responsabilité de commandement inhérente aux crimes contre l’humanité.
Ce procès fait suite aux événements tragiques survenus le 28 septembre 2009, où une manifestation pacifique avait été violemment réprimée, faisant au moins 156 morts et des centaines de blessés, sans oublier les atrocités sexuelles commises. Depuis son ouverture en septembre 2022, le procès a suscité un immense intérêt tant au niveau national qu’international, symbolisant une quête de justice pour les victimes et leurs familles.
La décision du tribunal sur la requalification des faits en crimes contre l’humanité est attendue avec impatience, car elle pourrait significativement influencer le déroulement du procès et la sévérité des peines encourues. Au-delà de l’issue judiciaire, cette affaire représente un moment charnière pour le système judiciaire guinéen et un test majeur de son engagement envers les principes de justice et de responsabilité.