En Guinée, une échéance cruciale a été atteinte, mettant en avant l’ultimatum imposé aux sociétés minières par les autorités du pays. Depuis le 1er septembre, les compagnies opérant dans le secteur des ressources souterraines guinéennes doivent ramener au moins la moitié de leurs recettes générées par les exportations. Ce décret, qui a récemment pris effet, instaure une mesure longtemps en sommeil, visant à renforcer la contribution économique du secteur minier au pays.
Cette directive audacieuse fait suite à des années de dérogation au Code minier guinéen, qui stipulait déjà le rapatriement des recettes d’exportation. Le constat amer est que des sommes colossales ont échappé au contrôle de la banque centrale. Alhassane Makanéra Kaké, consultant spécialisé en finances publiques, relève que le secteur minier guinéen avait jusque-là omis de mettre en application cette disposition. Le rapatriement obligatoire des recettes d’exportation s’annonce donc comme un moyen pour améliorer la gouvernance financière, renforcer la monnaie nationale et agir sur l’inflation.
La Guinée abonde en ressources minières, incluant bauxite, or, fer et diamants, qui représentent une manne financière considérable pour le pays. Néanmoins, les retombées économiques de cette richesse ont été en-deçà des attentes. Les autorités guinéennes affirment que l’obligation de rapatriement contribuera à renforcer la stabilité monétaire en augmentant la valeur de la monnaie nationale. En effet, stocker les devises résultant des exportations au sein de la banque centrale devrait favoriser une meilleure gestion des liquidités et offrir de nouveaux leviers économiques.
Le mois d’août a été marqué par des négociations fructueuses entre les autorités guinéennes et les entreprises minières opérant dans le pays. Dans un premier temps, l’État a préconisé un rapatriement de 50% des recettes d’exportation, soulignant son approche conciliante. Cependant, à terme, l’objectif vise à exiger le rapatriement total de ces recettes. La Guinée, où les produits miniers constituent près de 90% des exportations totales, cherche ainsi à rééquilibrer les avantages économiques et à mieux tirer parti de ses ressources minérales.