Moussa Dadis Camara, ancien président de la Guinée, a été condamné à 20 ans de prison pour crimes contre l’humanité par le tribunal criminel de Dixinn le 31 juillet 2024. Cette décision marque un tournant historique pour le pays, qui voit pour la première fois un ancien chef d’État jugé et condamné.
L’ex-président a été reconnu coupable pour son rôle dans le massacre du 28 septembre 2009 à Conakry, où 156 personnes ont été tuées et plus de 109 femmes ont été violées lors de la répression d’un rassemblement de l’opposition. Ce verdict intervient après 22 mois d’audience marquée par des témoignages poignants des victimes et des révélations accablantes sur l’implication des autorités de l’époque.
Les événements du 28 septembre 2009 ont laissé une cicatrice profonde dans l’histoire guinéenne. Ce jour-là, des milliers de personnes s’étaient rassemblées dans un stade à Conakry pour protester contre le régime militaire de Dadis Camara. La répression violente orchestrée par les forces de sécurité a entraîné des massacres et des violations des droits humains à grande échelle, suscitant l’indignation internationale et des appels à la justice.
La condamnation de Moussa Dadis Camara ouvre la voie à une nouvelle ère de responsabilité et de justice en Guinée. Ce procès historique pourrait servir de précédent pour d’autres pays africains où les crimes d’État restent souvent impunis. Cependant, certaines victimes estiment que les peines prononcées sont insuffisantes et attendent de voir comment les appels éventuels pourraient influencer la suite des procédures.
Parmi les autres condamnés, Claude Pivi, ancien ministre de la Sécurité présidentielle, a écopé de la réclusion criminelle à perpétuité. Marcel Guilavogui et Blaise Goumou ont respectivement été condamnés à 18 et 15 ans de prison. D’autre part, quatre militaires et gendarmes ont été acquittés, ce qui a suscité des réactions mitigées parmi les victimes et leurs familles.
Les réactions au verdict ont été variées : si certains saluent une avancée majeure pour la justice guinéenne, d’autres, notamment parmi les victimes, estiment que les peines restent trop clémentes. Ce procès, suivi attentivement en Guinée et au-delà, a été un rappel brutal des horreurs passées et une lueur d’espoir pour une justice enfin rendue.