Le président malgache, Andry Rajoelina, a réaffirmé son engagement à obtenir la rétrocession des îles Éparses, un archipel disputé entre Madagascar et la France, lors de sa récente intervention télévisée du 4 mai 2025. Cette déclaration survient après que le président français, Emmanuel Macron, ait rejeté la demande de transfert de souveraineté lors de sa visite d’État à Antananarivo. Rajoelina a annoncé qu’une nouvelle session de la commission bilatérale, créée pour discuter de cette question, se tiendrait à Paris le 30 juin 2025. L’objectif est de trouver « une issue durable » à ce contentieux territorial vieux de plusieurs décennies.
Le président malgache a mis en avant sa détermination à poursuivre le dialogue pour résoudre ce différend. Il a rappelé qu’il avait été le premier à revendiquer la rétrocession des îles Éparses directement auprès de l’Élysée en 2019, marquant ainsi un tournant dans la diplomatie malgache sur cette question. Andry Rajoelina a souligné que ces îles font partie intégrante de l’identité nationale malgache, et qu’il se rendra sur place pour mieux appréhender la situation. Une position qui s’inscrit dans un contexte de longue lutte de Madagascar pour récupérer cette portion de territoire stratégique dans l’océan Indien.
La question des îles Éparses, composées de plusieurs îles et récifs, remonte à plusieurs décennies. En 1970, Madagascar avait déjà réclamé la rétrocession de ces territoires. Cependant, malgré les revendications successives des autorités malgaches, le statut des îles Éparses n’a pas évolué, la France continuant de maintenir sa souveraineté sur elles. Ce différend repose en grande partie sur des enjeux géopolitiques et économiques liés à l’exploitation des ressources maritimes et sous-marines de la région, notamment les zones de pêche et les possibles réserves de pétrole et de gaz.
Les perspectives concernant la résolution de ce conflit demeurent incertaines. Si la réunion de la commission prévue pour fin juin offre un cadre pour les négociations, la question de la rétrocession reste délicate. L’issue de ces discussions pourrait ouvrir la voie à un compromis ou, à l’inverse, renforcer les tensions entre les deux pays. Rajoelina a affirmé que le principe d’une commission mixte était conforme au droit international, mais la question de la souveraineté semble toujours être un point de friction majeur dans les relations entre les deux nations.
Cette question des îles Éparses ne touche pas seulement les relations diplomatiques entre Madagascar et la France, mais elle a également un impact significatif sur l’opinion publique malgache. Le président Rajoelina semble avoir pris la tête de ce combat, non seulement pour des raisons géopolitiques, mais aussi dans une perspective de renforcement de son image nationale. La population malgache, déjà mobilisée sur des projets économiques internes comme le mégaprojet minier Base Toliara, pourrait voir dans cette revendication un moyen d’affirmer la souveraineté du pays sur ses ressources maritimes.
Dans ce contexte, le président Rajoelina a conclu son intervention en annonçant sa volonté de se rendre personnellement sur les îles Éparses. Un geste symbolique fort, destiné à marquer son engagement sur cette question, tout en accentuant la pression sur la France pour que la situation évolue. La suite des événements pourrait bien déterminer non seulement l’avenir des îles Éparses, mais aussi l’évolution des relations entre les deux nations dans les années à venir.