Un nombre record de demandes d’asile a été enregistré parmi les étudiants étrangers au Canada au cours des neuf premiers mois de l’année 2024, avec près de 3 000 cas recensés au Québec. Selon des informations provenant du gouvernement fédéral, des consultants en immigration auraient conseillé certains étudiants à faire de fausses déclarations afin d’obtenir l’asile. Parmi les 20 établissements canadiens ayant reçu le plus grand nombre de demandes d’asile, sept se trouvent au Québec, incluant plusieurs campus du réseau de l’Université du Québec.
Parmi les universités concernées, l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) figure en tête, avec 345 demandes d’asile enregistrées cette année. Elle est suivie par le Collège Ellis de Trois-Rivières (295 demandes), l’Université Laval (275 demandes) et l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) avec 245 demandes. Ces chiffres contrastent fortement avec ceux des établissements situés à Montréal, comme l’Université McGill où seulement cinq étudiants sur 10 000 ont demandé l’asile cette année.
Le ministre de l’Immigration, Marc Miller, a demandé une enquête sur les pratiques de certains consultants en immigration qui pourraient conseiller des étudiants internationaux de façon frauduleuse. Selon lui, certains de ces étudiants, aidés par des tiers, auraient présenté de fausses déclarations pour obtenir l’asile, alors même que le Canada cherche à restreindre le nombre de permis d’études. Le Collège des consultants en immigration a confirmé avoir fermé 3 000 sites web liés à des praticiens non autorisés.
Pour faire face à cette situation, le gouvernement canadien a imposé, dès le début de l’année, un plafond sur le nombre de permis d’études octroyés, ce qui a mené à une baisse de 100 000 étudiants au cours des neuf premiers mois de 2024 par rapport à 2023. Le Québec emboîte le pas avec le projet de loi 74, présenté en octobre, qui vise à encadrer plus strictement l’immigration étudiante en plafonnant les admissions dans les cégeps et universités.
Ces nouvelles mesures inquiètent les établissements d’enseignement supérieur, qui craignent un impact négatif sur la diversité culturelle et leurs finances. Certains établissements, comme l’Université du Québec, ont même instauré des dépôts financiers pour prévenir les abus dans les demandes d’admission. Alors que le nombre d’étudiants étrangers au Québec a augmenté de 140 % depuis 2014, la régulation de leur accueil suscite un vif débat sur l’avenir de l’éducation internationale dans la province.