Le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Merzoug, a achevé une visite officielle au Mali le vendredi 11 avril, marquée par des discussions cruciales sur la lutte contre l’immigration illégale. Lors de ses entretiens avec le général Assimi Goïta, chef de la junte malienne, les deux parties ont convenu de renforcer leur coopération pour endiguer ce fléau qui touche particulièrement la jeunesse des deux pays.
La tragédie de l’immigration clandestine vers l’Europe est au cœur des préoccupations des autorités mauritaniennes et maliennes. En 2024, plus de 500 corps de jeunes Africains, tentant de rejoindre l’Europe par la mer, ont été repêchés au large des côtes mauritaniennes. Selon le ministre mauritanien, 100 jeunes sont déjà morts durant les trois premiers mois de 2025 dans des tentatives similaires. Le Mali figure parmi les principaux pays d’origine de ces candidats à l’exil, et la situation est vécue comme une véritable catastrophe humaine, nécessitant des actions urgentes et concertées pour limiter les pertes en vies humaines.
La question de l’immigration clandestine est un problème récurrent en Afrique de l’Ouest, où de nombreux jeunes, confrontés à la pauvreté et à la précarité, prennent des risques considérables pour rejoindre l’Europe, espérant une vie meilleure. Les côtes de la Mauritanie sont un point de départ stratégique pour ces voyages périlleux. Les réseaux de passeurs et de trafiquants exploitent cette situation, facilitant les traversées clandestines en échange de sommes importantes. Les gouvernements mauritanien et malien, conscients de l’ampleur du phénomène, cherchent à mettre en place des stratégies communes pour démanteler ces réseaux criminels.
La Mauritanie et le Mali ont décidé de renforcer leur collaboration dans la lutte contre les réseaux de trafic humain. Parmi les mesures envisagées, la mutualisation des informations et le partage de renseignements entre les services de sécurité des deux pays seront améliorés. Ces initiatives visent à démanteler les réseaux de passeurs et de transporteurs responsables de ces traversées dangereuses. Par ailleurs, la sensibilisation des jeunes sur les risques de l’immigration illégale sera un axe clé des efforts conjoints, avec l’objectif de dissuader les départs.
La rencontre entre Mohamed Salem Ould Merzoug et Assimi Goïta n’a pas seulement été centrée sur la question migratoire. Le ministre mauritanien a également évoqué la situation des ressortissants maliens en Mauritanie, notamment ceux en situation irrégulière. Le Mali a récemment sollicité un traitement plus humain de ses citoyens de la part de son voisin mauritanien. Cette dimension sociale et humanitaire souligne la complexité de la relation entre les deux pays, qui doit s’appuyer sur un dialogue ouvert et constructif pour résoudre les problèmes bilatéraux.
La crise migratoire, qui touche particulièrement les jeunes de la région, nécessite une réponse collective des États africains. L’initiative de la Mauritanie et du Mali marque un pas important dans la lutte contre l’immigration illégale, mais aussi contre les réseaux criminels qui en profitent. Si les résultats de cette coopération renforcée restent à prouver, elle ouvre cependant la voie à une réponse régionale plus coordonnée face à un phénomène aux dimensions tragiques.