Le Kenya traverse une grave crise financière, accentuée par l’annulation de la loi de finances publiques 2023 par la cour d’appel du pays. Déjà en difficulté financière avec un taux d’endettement représentant 70 % de son PIB, le gouvernement kényan se retrouve sans les ressources prévues pour l’année en cours, aggravant une situation budgétaire déjà précaire.
Cette décision judiciaire repose sur des irrégularités observées dans les procédures parlementaires ayant conduit à l’adoption de cette loi. En la déclarant « inconstitutionnelle », la cour d’appel a pris de court les autorités, plongeant le gouvernement dans l’incertitude. Avec le retrait préalable du projet de budget 2024-2025, le gouvernement n’a désormais plus de nouvelles taxes sur lesquelles s’appuyer pour réduire ses emprunts, compliquant ainsi davantage la gestion des finances publiques.
Cette crise survient dans un contexte où l’État kényan est déjà confronté à un endettement massif. Avec une dette publique atteignant 70 % du PIB, le pays consacre actuellement entre 68 et 70 % de ses recettes au remboursement de cette dette. Cette situation limite sévèrement les capacités d’investissement du gouvernement, forçant des réductions budgétaires et menaçant la réalisation de plusieurs projets de développement.
Les perspectives économiques pour le Kenya restent incertaines. Le gouvernement devra soit augmenter ses emprunts, soit réduire davantage les dépenses publiques, une situation qui pourrait affecter encore plus l’économie du pays. Des négociations avec les créanciers internationaux, notamment le FMI, seront cruciales pour tenter de rééchelonner la dette et trouver des solutions pour stabiliser les finances publiques.
En attendant la consultation du FMI prévue à la fin du mois, l’incertitude règne parmi les entreprises locales. Les difficultés budgétaires du gouvernement pourraient impacter l’accès aux financements et augmenter les coûts opérationnels, créant ainsi un climat d’incertitude économique qui pourrait freiner l’activité des entreprises kényanes.
Cependant, une note positive est venue de la Banque centrale du Kenya, qui a annoncé une baisse de son taux directeur de 13 % à 12,75 %. Cette décision, motivée par un ralentissement de l’inflation et une stabilisation de la monnaie nationale, offre un peu de répit aux emprunteurs et pourrait soutenir l’économie dans cette période de crise.