Les points d’échange Internet (IXP) représentent un élément crucial pour le développement de l’Internet en Afrique. Ils offrent une possibilité de connexion entre les utilisateurs africains sans dépendance aux coûteuses liaisons internationales. C’est un levier fondamental pour fournir un accès Internet à haut débit de qualité et à faible coût. Toutefois, l’objectif de réduire à 20% le trafic africain transitant par l’international, fixé pour 2020, reste loin d’être atteint.
Les obstacles entravant l’efficacité des IXP sont multiples. Les contraintes infrastructurelles, financières et réglementaires freinent considérablement l’optimisation de ces points d’échange. Ces infrastructures sont essentielles pour établir des itinéraires courts et directs pour le trafic Internet, réduisant ainsi la dépendance aux liaisons internationales. Cependant, la complexité de mise en œuvre et les coûts associés constituent des défis majeurs.
Depuis 2010, l’Afrique a adopté la vision de rendre 80% du trafic Internet accessible localement d’ici 2020, un projet soutenu par l’Internet Society et la Commission de l’Union africaine. À ce jour, il existe 53 IXP actifs dans 36 pays africains. Malgré cette expansion, seuls trois pays – l’Afrique du Sud, le Kenya et le Nigeria – se sont nettement démarqués en atteignant ou en se rapprochant de l’objectif 80/20.
Pour surmonter les obstacles actuels, des réformes des marchés télécoms sont nécessaires pour stimuler le développement des IXP. Ces réformes devraient inclure l’investissement dans des infrastructures nationales étendues et des centres de données neutres. La mise en place d’IXP dans les pays encore dépourvus est également cruciale pour le développement futur.
Les IXP attirent divers opérateurs grâce à leur efficacité économique. Ils permettent un trafic Internet local plus rapide et moins coûteux. Cependant, le développement insuffisant des infrastructures de télécommunications et les coûts d’interconnexion élevés demeurent des obstacles significatifs. De plus, la perception négative de la collaboration entre acteurs, souvent vue comme une collusion, complique la régulation du marché.
La prochaine décennie s’annonce cruciale pour les points d’échange Internet en Afrique. Internet Society insiste sur la nécessité d’une réforme approfondie pour favoriser l’émergence de réseaux d’accès concurrents. Ces efforts devraient s’accompagner d’une politique favorable à la collaboration sectorielle et d’un investissement continu dans les infrastructures et les technologies nécessaires.