Le 25 septembre 2023, une étape majeure a été franchie au Musée National de Guinée. Après 27 ans depuis la dernière opération de récolement en 1996, le musée a achevé avec succès la vérification complète de ses collections. Cette initiative, comparable à celle en France qui se déroule tous les 10 ans, revêt une importance cruciale pour le bon fonctionnement du musée, lui permettant d’avoir une vision précise de ses précieuses possessions culturelles.
Le récolement, initié le 1er août, a été supervisé par Boubacar Diallo, chef du département inventaire et collecte du musée. Il s’agit d’un processus méticuleux visant à vérifier l’existence et l’état des collections en les comparant aux documents de référence du musée. Chaque objet, des instruments de musique aux masques ethnographiques, a été soigneusement sorti de l’obscurité, dépoussiéré et minutieusement examiné par une équipe de dix personnes. Ces efforts ont permis de découvrir de nouveaux objets et de créer une base de données informatisée pour une gestion plus efficace.
Au cœur de l’effervescence matinale au Musée National de Guinée, cette démarche de récolement se déroule dans la réserve principale, abritant la majeure partie des collections ethnographiques du musée. Le musée a choisi de moderniser sa gestion en informatisant le processus, assurant ainsi une conservation plus rigoureuse de son patrimoine culturel.
Ce récolement n’a pas seulement une importance interne. Il contribue également à la lutte contre le trafic illicite d’œuvres d’art, comme l’explique Sunna Altnoder, cheffe d’unité du Patrimoine mobilier et des musées à l’Unesco. Les établissements dépourvus d’inventaire sont vulnérables aux vols et aux trafics illicites. L’Unesco mène des actions pour former les gestionnaires de musée et les inciter à réaliser des inventaires, contribuant ainsi à la protection et à la préservation du patrimoine culturel en Afrique et dans le monde.
Ce récolement a déjà inspiré d’autres initiatives positives en Afrique, telles que le travail du musée des Arts, rites et traditions du Gabon et le projet de Rwanda visant à inventorier son patrimoine culturel. Ces exemples démontrent l’importance de préserver et de documenter notre patrimoine culturel pour les générations futures.