Alors qu’il envisage un possible engagement militaire aux côtés d’Israël contre l’Iran, Donald Trump affirme que Téhéran est sur le point de se doter de l’arme nucléaire. Une position qui entre en contradiction directe avec les évaluations récentes de ses propres services de renseignement, lesquels n’ont relevé aucun signe d’un tel développement.
Depuis le début des frappes israéliennes sur des positions iraniennes, le président américain reçoit quotidiennement des briefings de son équipe de sécurité nationale. Pourtant, il a publiquement rejeté les conclusions de ses analystes, affirmant que l’Iran est « très proche » de posséder l’arme atomique. Des propos alignés sur ceux du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, qui accuse régulièrement l’Iran de dissimuler un programme militaire.
Pourtant, en février dernier, lors d’une audition au Congrès, Tulsi Gabbard – directrice du renseignement national – affirmait que « l’Iran n’est pas en train de construire une arme nucléaire » et que « le guide suprême Khamenei n’a pas donné l’ordre de reprise du programme suspendu en 2003 ». À l’époque, elle assurait même que Donald Trump et elle partageaient une approche commune sur le dossier iranien. Cette unité affichée vole désormais en éclats.

Ce n’est pas la première fois que Donald Trump se désolidarise des conclusions de ses agences. Par le passé, il avait déjà contesté les évaluations sur l’ingérence russe ou encore sur la Corée du Nord. Mais dans le contexte actuel de tensions grandissantes au Moyen-Orient, ces désaccords internes interrogent sur la cohérence de la stratégie américaine.
La fracture entre la Maison Blanche et les services de renseignement semble se creuser. Plusieurs médias américains évoquent des tensions persistantes entre Trump et Tulsi Gabbard, connue pour ses positions critiques vis-à-vis de l’interventionnisme militaire américain. La diffusion récente par cette dernière d’une vidéo dénonçant les risques d’une guerre nucléaire aurait été mal perçue par le président, ajoutant à une relation déjà fragile.