Seul rescapé du crash du vol AI171 d’Air India, survenu jeudi à Ahmedabad, l’homme d’affaires britannique Vishwashkumar Ramesh a livré un témoignage bouleversant depuis son lit d’hôpital. L’appareil, un Boeing 787-8, transportait plus de 200 personnes. Il s’est écrasé peu après le décollage, tuant tous les autres passagers et membres d’équipage.
Assis au siège 11A, Ramesh, 40 ans, explique avoir senti l’avion vaciller quelques secondes après avoir quitté le sol. « Les lumières ont commencé à clignoter… puis l’impact », raconte-t-il. Le fuselage a percuté un bâtiment, provoquant une explosion. Mais la section où il se trouvait s’est détachée sans heurter directement la structure. Il a alors rampé à travers une ouverture de la carlingue brisée pour échapper à la mort. « J’ai vu les hôtesses mourir devant moi », dit-il, encore sous le choc.
Le crash a eu lieu sur un bâtiment résidentiel du personnel médical de l’hôpital civil Byramjee Jeejeebhoy. Plus de 200 corps ont été extraits des décombres, mais les autorités n’ont pas encore établi combien étaient des passagers et combien se trouvaient au sol. Parmi les victimes figurent 169 ressortissants indiens et 52 Britanniques. Le Premier ministre indien Narendra Modi s’est rendu sur place dès le lendemain et a rencontré les blessés et familles endeuillées.
La cause du crash reste à ce stade inconnue. La boîte noire de l’appareil a été retrouvée, ce qui devrait permettre aux enquêteurs d’analyser les dernières minutes de vol. Air India, en collaboration avec les autorités aéronautiques indiennes, a lancé une enquête. L’implication d’un problème technique ou d’une défaillance humaine n’est pas écartée, alors que le Boeing 787, surnommé Dreamliner, est habituellement considéré comme fiable.
Vishwashkumar Ramesh, originaire d’Inde mais installé au Royaume-Uni depuis 2003, a été pris en charge à l’hôpital. Son frère Ajay, qui voyageait avec lui, fait partie des victimes. À Leicester, ses proches expriment leur soulagement mais aussi leur frustration face à la lenteur de la réponse consulaire. Le Foreign Office a affirmé être en contact avec M. Ramesh et prêt à aider les familles britanniques concernées. Une ligne d’assistance a été ouverte pour répondre aux demandes urgentes.
Malgré ses blessures et sa désorientation, le rescapé affirme aujourd’hui pouvoir marcher et parler. Sa famille tente de le rejoindre en Inde. « Nous avons parlé avec lui, il est vivant, c’est un miracle », a déclaré son cousin. Une vidéo, largement relayée, montre Ramesh boitant vers une ambulance alors que de la fumée s’élève derrière lui. À travers son témoignage, il incarne la violence du drame, mais aussi la part infime de survie possible dans un crash aérien de cette ampleur.