Sur Europe 1, les opposants au parti présidentiel reviennent sur les traditionnels vœux d’Emmanuel Macron. Et ils ont eu peine à les convaincre. Pour eux, Emmanuel Macron a saisi l’occasion de l’allocution de fin d’année pour développer sa communication, jusqu’à “mentir”.
Lors de ses traditionnels vœux aux Français, Emmanuel Macron a tenu à adresser aux Français un message d’union et de solidarité. Le chef de l’État a également évoqué la transition écologique, une “bataille” que doit “gagner” la France, ainsi que la réforme des retraites. Cette dernière sera bien appliquée d’ici la fin de l’été a-t-il confirmé. Enfin, il a souligné l’aide qu’apporte la France aux Ukrainiens, et que l’Hexagone apportera “jusqu’à la victoire”.
Des “contre-vérités”
Cette allocution, d’une durée record pour un président de la Ve République, n’a pas suffit à convaincre la classe politique. “On peut se demander si Emmanuel Macron vit en France tant il est éloigné des préoccupations des Français”, lance Philippe Ballard, député Rassemblement national de la 2e circonscription de l’Oise, sur l’antenne d’Europe 1. Pour l’élu, cette prise de parole n’est autre que de la communication pure et dure. Il considère notamment que les TPE ont été oubliées dans cette allocution, elles qui subissent de plein fouet la hausse du prix de l’énergie.
Le député déplore aussi ce qu’il considère comme des “contre-vérités”. Alors qu’Emmanuel Macron parle de baisse du chômage, Philippe Ballard, lui, dénonce “la création d’emplois ubérisés qui nous privent de cotisations sociales”. Quand le président parle de l’Europe qui protège la France, le député, membre d’un parti anti-européen, fustige le marché européen de l’énergie. En résumé, pour l’élu de l’Oise, Emmanuel Macron a “abandonné l’État”.
“Il ment”
Du côté d’Europe Écologie-Les Verts, pas plus d’enthousiasme. Marine Tondelier, secrétaire nationale du parti, estime sur Europe 1 qu’Emmanuel Macron a parlé longtemps “pour ne rien dire de très concret”. “J’ai trouvé que tout était très vague et très flou, et puis je suis tombée de ma chaise quand, dans la liste des choses qui se passent en ce moment et que l’on n’a pas pu prévoir, il cite le réchauffement climatique.” Ironiquement, Marine Tondelier, précise qu'”évidemment personne ne l’avait prévenu”, ni les “rapports du Giec”, ni “le consensus scientifique” ou encore la “condamnation de la France pour inaction climatique”.
Aujourd’hui, le parti veut un “sursaut écologique”. Pour Marine Tondelier, elle n’a pas “le même sens des priorités” que le président qui préfère privilégier “la réforme des retraites”. Sur ce sujet, la femme politique est claire : “il ment”. “Quand il dit que le système des retraites est déficitaire. […] C’est une réforme idéologique. En réalité, si on veut des retraites dans 30 ans, c’est du climat dont on doit s’occuper.”
Beaucoup d’élus de la classe politique s’accorde ce samedi soir pour dire qu’Emmanuel Macron a parlé de nombreux sujets de façon succincte, voire flou. Sans surprise, peu d’opposants au président ont été conquis par ce discours.