Le Liberia a vécu un moment historique ce lundi 22 janvier, avec l’investiture de Joseph Boakaï en tant que président. Cette cérémonie, qui s’est tenue au Capitol Building à Monrovia, a marqué le début du mandat de six ans de Boakaï, succédant à George Weah. Cet événement, salué par des milliers de spectateurs et des invités de marque, dont des chefs d’État régionaux, a souligné l’importance de ce jour pour la jeune démocratie libérienne.
La cérémonie d’investiture s’est déroulée dans une atmosphère festive, illustrée par un tapis rouge et des invités d’honneur. L’allocution de Joseph Boakaï, bien que marquée par des interruptions dues à sa santé, a été un moment fort de l’événement. Cependant, sa prestation, interrompue deux fois et suivie de son départ anticipé du podium, a soulevé des inquiétudes concernant son état de santé, déjà sujet à débat pendant la campagne électorale.
Cette investiture intervient après une victoire électorale sur l’ancien président et star du football, George Weah, dans un contexte politique tendu. La présence de personnalités influentes telles que Moussa Faki, président de la Commission de l’Union africaine, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, et une délégation des États-Unis, témoigne de l’importance régionale et internationale de cet événement. La présence d’Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue chef d’État en Afrique, rappelle également la transition pacifique du pouvoir à Weah en 2018.
Face aux défis de la pauvreté et de la corruption, le nouveau président a déjà pris des mesures symboliques en réduisant le coût de la cérémonie d’investiture. Ces gestes préfigurent une rupture potentielle avec le style de gouvernance de George Weah. L’annonce d’un bilan des 100 premiers jours de son mandat montre une volonté de transparence et d’action face aux attentes élevées de la population.
Cette deuxième transition pacifique du pouvoir dans l’histoire du Liberia est une source de fierté nationale. Elle illustre la maturité politique croissante du pays, malgré les défis internes et les regards internationaux scrutateurs, notamment de la Sierra Leone et du Ghana, ce dernier se préparant pour ses propres élections.
Le Liberia, un pays encore marqué par les séquelles de conflits et de difficultés économiques, attend beaucoup de son nouveau président. Les réductions des dépenses pour l’investiture suggèrent une approche plus économe et peut-être plus sensible aux problèmes socio-économiques. Les prochains mois seront cruciaux pour juger de l’efficacité et de la direction de la présidence de Boakaï.