Journée africaine de lutte contre la corruption : Progrès mitigés après 20 ans, des défis persistants
Le mardi 11 juillet, l’Afrique célèbre la Journée africaine de lutte contre la corruption, marquant également le 20e anniversaire de l’adoption de la Convention de l’Union africaine contre la corruption à Maputo, au Mozambique. Cependant, malgré ces deux décennies de lutte acharnée, les résultats sont mitigés et les défis persistants. Retour sur ces avancées et les défis à relever.
Des succès limités dans la lutte contre la corruption
Avec un score de 154 sur 180 à l’Indice de perception de la corruption, le Nigeria ne peut être considéré comme un modèle de bonne gouvernance. Toutefois, au sein de l’Union africaine, le pays suscite un certain enthousiasme grâce à ses récents succès. En effet, Abuja a réussi à récupérer plus de 300 millions de dollars détournés par l’ancien dictateur Sani Abacha. Une réussite qui inspire d’autres nations confrontées à des problèmes similaires.
Des actions exemplaires mais des problèmes persistants
La Zambie est également citée en exemple pour son engagement dans la lutte contre la corruption. En mars, plusieurs fonctionnaires du ministère des Finances ont été licenciés pour leur implication dans un trafic de fausses factures, ayant détourné 25 millions de dollars de fonds publics. Parallèlement, l’Afrique du Sud a mis en place une commission d’enquête afin de faire la lumière sur les années de corruption sous l’ancien président Jacob Zuma. Cependant, malgré ces efforts, la lutte contre la corruption demeure un défi majeur.
L’opinion publique comme moteur de changement
Dans chaque cas de succès, l’opinion publique a joué un rôle essentiel en exerçant une pression pour obtenir des changements. En Sierra Leone, la population a insisté pour que les lois anti-corruption soient réellement appliquées. Au Kenya, des mesures radicales ont été prises, permettant aux agences anticorruption d’accéder aux données personnelles pour traquer les flux financiers illicites. Ces initiatives montrent l’importance d’une participation active de la société civile dans la lutte contre la corruption.
Des défis à relever malgré les progrès
Malgré certains progrès, les détournements de fonds continuent d’avoir unimpact considérable. Selon la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, ces pratiques engendrent une perte annuelle de 148 milliards de dollars sur le continent. François Valérian, administrateur de l’ONG Transparency International, souligne que les récents coups d’État en Afrique de l’Ouest – au Burkina Faso, en Guinée et au Mali – ne sont pas de bons signaux pour la lutte contre la corruption. Ces événements soulignent la nécessité de renforcer les efforts en matière de transparence, de responsabilisation et de bonne gouvernance pour faire face à ce fléau persistant.