La Cour pénale spéciale (CPS) de la République centrafricaine entame officiellement son second mandat, créant un débat autour de son efficacité. Instaurée en 2018 pour enquêter sur les violations graves des droits humains depuis 2003, cette cour hybride suscite des réactions mitigées. Malgré des critiques, la CPS présente un bilan satisfaisant, soulignant ses réalisations malgré des défis persistants.
Dans un contexte où l’impunité prévaut en République centrafricaine, la CPS, créée avec l’espoir de rendre justice aux victimes de décennies de crises, fait face à des doutes. Étienne Oumbam, président de l’association des victimes unies de Centrafrique, exprime des réserves : “La CPS a certes mené un procès avec trois condamnations, mais cela semble insuffisant pour un mandat de cinq ans. La plupart de nos bourreaux sont encore en liberté, ce qui laisse les victimes sceptiques quant à l’efficacité de la cour.”
La CPS, de son côté, se félicite de ses 43 arrestations, d’un procès et de 24 dossiers en cours d’instruction au cours de son premier mandat. Gervais Opportini Bodangaï, responsable de la cour, partage ses perspectives pour les cinq prochaines années : “Nous prévoyons d’ouvrir un deuxième procès d’ici la fin de 2023. Actuellement, plus de 40 mandats d’arrêt sont en cours d’exécution pour des crimes graves commis en République centrafricaine.”
Pour renforcer son équipe lors de ce second mandat, la CPS envisage de recruter de nouveaux magistrats et des conseillers juridiques. Elle a récemment obtenu un financement de près de 3 milliards de francs CFA des États-Unis, soulignant son engagement continu dans la lutte contre l’impunité et la promotion de la justice en République centrafricaine.