Le mardi 20 août 2024, la Cour Suprême du Kenya a autorisé le président William Ruto à maintenir temporairement les taxes mises en place par la loi de finances 2023. Cette décision s’applique jusqu’aux prochaines audiences judiciaires prévues à la mi-septembre. Cette loi avait pourtant été jugée « inconstitutionnelle » par la Cour d’appel le mois dernier en raison d’irrégularités dans les procédures parlementaires.
La Cour Suprême a souligné l’importance de préserver la « stabilité du budget » national, d’où sa décision de permettre au gouvernement de maintenir les taxes en question. Parmi ces mesures fiscales, on trouve notamment le doublement de la TVA sur le carburant ainsi que l’augmentation du taux d’imposition des revenus les plus élevés. Cette mesure est cruciale pour éviter un déficit budgétaire qui pourrait mettre en péril les finances publiques.
La loi de finances 2023 est au cœur d’un débat intense au Kenya. Le gouvernement de William Ruto défend ces taxes comme étant essentielles pour générer plus d’un milliard d’euros en revenus fiscaux, nécessaires au financement des projets de développement du pays. Le Kenya fait face à une dette nationale massive, équivalente à 70% de son PIB. Dans ce contexte, les autorités ont jugé ces hausses d’impôts indispensables pour assurer la viabilité économique du pays.
Le président Ruto et son gouvernement envisagent de réintroduire certaines mesures fiscales dans le projet de budget 2024, malgré les vives oppositions. Parmi ces mesures, une taxe écologique qui a suscité une vive contestation. Cependant, face à la pression populaire, les serviettes hygiéniques seront exemptées de cette taxe. Cette annonce laisse entrevoir des tensions politiques croissantes alors que les Kényans continuent de manifester leur désapprobation.
L’annonce de la réintroduction potentielle de nouvelles taxes a immédiatement déclenché une vague de critiques sur les réseaux sociaux. De nombreux Kényans, déjà éprouvés par la hausse du coût de la vie, expriment leur frustration et certains se disent prêts à reprendre les manifestations pour faire entendre leur voix.
La décision de la Cour Suprême donne un répit temporaire au gouvernement, mais le chemin reste semé d’embûches. Les prochaines audiences judiciaires de septembre seront cruciales pour déterminer l’avenir des finances publiques kenyanes. En attendant, les tensions sociales et les incertitudes économiques continuent de peser lourdement sur le pays.