Depuis la mi-novembre, le président William Ruto est sous le feu des critiques des Églises au Kenya. Le 27 novembre 2024, l’Alliance des Églises évangéliques du Kenya (EAK) a demandé une réunion nationale pour discuter des nombreux problèmes du pays. Ces églises ont exprimé leur mécontentement face aux politiques de Ruto et demandent des changements majeurs.
L’évêque Philip Kitoto, dans une déclaration publique, a appelé les Kényans à s’unir pour défendre leur pays contre ce qu’il appelle des “attaques”. Les critiques envers Ruto sont nombreuses : impôts trop lourds, réformes inefficaces dans les domaines de la santé et de l’éducation, corruption, violences policières et perte de cohésion sociale. Ces problèmes montrent que beaucoup de gens perdent confiance dans les promesses que Ruto avait faites quand il est arrivé au pouvoir.
Le mouvement de critique a commencé avec la Conférence des évêques catholiques du Kenya, qui, dès le 14 novembre, a accusé Ruto de ne pas dire la vérité. Ces chefs religieux s’inquiètent aussi de la volonté de Ruto de prolonger son mandat par une réforme de la Constitution, qui changerait la durée de la présidence de cinq à sept ans. Cela fait craindre que le président veuille garder le pouvoir plus longtemps, ce qui inquiète encore plus la population et les églises.
D’autres églises ont suivi les évêques catholiques dans leurs critiques. L’Église anglicane, l’Église presbytérienne, les Akurinos, ainsi que la Coalition des alliances d’églises ont toutes exprimé leurs inquiétudes. Ruto, dans un discours sur l’état de la nation, a dit qu’il voulait écouter les chefs religieux, mais les critiques, venant de groupes représentant plus de 85 % des Kényans, montrent qu’il est de plus en plus isolé.
William Ruto avait été élu en 2022 en promettant d’aider les plus pauvres. Mais les réformes budgétaires qu’il a mises en place ont été très mal reçues, au point de provoquer des manifestations fin juin. Ces manifestations pacifiques ont été réprimées sévèrement par la police, laissant une impression de violence et d’injustice qui a marqué les esprits dans tout le pays.
Les groupes de défense des droits humains ont dénoncé la répression violente et excessive de ces manifestations. Les affrontements ont fait des dizaines de morts et mené à des arrestations arbitraires. Ces événements ont donné l’image d’un président qui dirige de manière autoritaire, loin des valeurs de justice sociale et d’équité qu’il avait promises au départ.