Le vice-président du Kenya, Rigathi Gachagua, a été destitué de ses fonctions à la suite d’un vote de l’Assemblée nationale, tenu le mardi 8 octobre. Lors de cette session, 281 des 349 députés ont voté pour sa destitution, dépassant ainsi la majorité des deux tiers requise. Cette décision marque un tournant significatif dans la vie politique du pays.
Rigathi Gachagua est accusé de corruption, d’abus de pouvoir, et de violations graves de la Constitution, y compris des crimes économiques présumés et de division ethnique. La motion de destitution, parrainée par le député Mwengi Mutuse, est perçue comme un moment crucial pour la politique nationale. Gachagua, toutefois, nie fermement toutes ces accusations, affirmant que le processus est motivé par des raisons politiques, en réponse à ses désaccords ouverts avec le président William Ruto.
Cette destitution intervient alors que le Kenya traverse une période de tensions politiques croissantes. Depuis juin, le pays a été le théâtre de manifestations meurtrières contre les hausses d’impôts imposées par le gouvernement. Pour faire face à ces troubles, le président Ruto a remanié son gouvernement en juillet, renvoyant plusieurs ministres et s’appuyant sur des membres du principal parti d’opposition dans le but de restaurer une certaine stabilité.
Le président du Sénat, Amason Kingi, a déjà initié une séance pour examiner la motion de destitution de Rigathi Gachagua. Un comité spécial pourrait être formé afin d’approfondir les enquêtes sur les accusations. Si au moins 45 des 67 sénateurs soutiennent la motion, Gachagua sera officiellement destitué de ses fonctions, marquant ainsi une étape décisive dans la crise politique en cours.
Rigathi Gachagua accuse le président Ruto d’avoir accéléré sa destitution pour des motifs politiques, évoquant des irrégularités dans le processus. Cette situation met en lumière les profondes divisions au sein du gouvernement et soulève des questions sur la solidité de la démocratie au Kenya. Les tensions entre les différentes branches du pouvoir demeurent vives et non résolues.
L’avenir incertain de la politique kenyaneL’issue finale de la destitution de Gachagua aura un impact déterminant sur l’avenir politique du Kenya. Si le Sénat approuve la motion, le pays devra faire face à une période de nouveaux bouleversements, marquant un rééquilibrage probable des forces politiques. Cette crise illustre l’urgence d’engager des réformes profondes et de favoriser le dialogue entre les différents acteurs politiques.