Au Royaume-Uni, la Première ministre Liz Truss est sous pression, sommée par les marchés et son propre camp de renoncer à certaines de ses mesures fiscales. Fin septembre, son ministre des Finances avait présenté un mini-budget rempli de baisses d’impôts non financées, qui a fait chuter la livre. Pour l’instant, pas de demi-tour, mais le chancelier Kwasi Kwarteng a annoncé sa démission. Il est remplacé par Jeremy Hunt.
Kwasi Kwarteng a publié un tweet vers 13h (heure locale) où il confirme que la Première ministre lui a demandé de démissionner, ce qu’il a accepté, rapporte notre correspondante à Londres, Emeline Vin. Il aura donc passé moins de 40 jours au 11, Downing Street, l’un des mandats les plus courts de l’histoire pour un ministre des Finances.
Dans cette lettre, Kwasi Kwarteng explique qu’il avait accepté le poste « sachant parfaitement que la situation à laquelle nous faisons face était incroyablement difficile, avec la hausse des taux d’intérêt dans le monde et les prix de l’énergie ». Celui qui est parfois qualifié d’ « âme sœur politique » de Liz Truss l’affirme : « votre vision de l’optimisme, de la croissance et du changement est la bonne ». En clair, le chancelier n’admet pas que son plan fiscal publié fin septembre est responsable de l’affolement des marchés depuis trois semaines.
Remplacé par l’ex-chef de la diplomatie Jeremy Hunt
Jeremy Hunt, 55 ans, a été désigné pour le remplacer. Ancien ministre des Affaires étrangères et de la Santé, il était candidat cet été pour succéder à Boris Johnson comme Premier ministre, avant de se rallier à Rishi Sunak face à Liz Truss. Camarade de Boris Johnson et de David Cameron à l’Université d’Oxford, Jeremy Hunt, jugé peu charismatique, est l’une des rares personnalités à avoir ouvertement défié l’ex-Premier ministre lors du vote de confiance en juin. En 2019, il avait perdu face à Boris Johnson lors de l’élection pour la direction du parti.
Liz Truss renonce à certaines baisses d’impôts
Outre ce changement de ministre, Liz Truss a également indiqué renoncer à son plan de ne pas augmenter l’impôt sur les sociétés pour « rassurer les marchés ». Elle a en effet précisé ce vendredi que la hausse des impôts sur les entreprises prévue par le précédent gouvernement aurait bien lieu, contrairement à ce qui avait été annoncé. « Il est clair que certaines parties de notre mini-budget allaient trop loin et trop vite par rapport à ce que les marchés attendaient », a déclaré Liz Truss dans une très courte conférence de presse, dans laquelle elle a insisté sur le besoin de « stabilité » pour l’économie britannique.
Malgré les critiques croissantes, la Première ministre britannique a redit sa détermination. « Je suis absolument déterminée à tenir la promesse que j’ai faite d’obtenir une croissance plus forte, un Royaume-Uni plus prospère, et de sortir de la tempête que nous traversons », a-t-elle déclaré.